New York (awp/afp) - Le pétrole a terminé en nette baisse mercredi à New York, plombé par la hausse hebdomadaire de la production américaine et les nouvelles secousses politiques autour du président Donald Trump à Washington.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 77 cents à 46,78 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 50,27 dollars, en baisse de 53 cents par rapport à la veille.

En deuxième partie de séance, le baril, déjà dans le rouge, a accentué sa baisse au moment des premières rumeurs concernant une dissolution d'une, puis de deux instances entourant Donald Trump pour le conseiller en matière de politique économique après la vague de démissions de PDG qui en faisaient partie.

Ces derniers souhaitaient marquer leur distance avec les déclarations du président américain après les émeutes de Charlottesville samedi.

"Le marché avait semblé être dopé par les espoirs que Trump soit favorable aux affaires et qu'entre la dérégulation et la réforme fiscale il renforcerait l'économie. Les démissions suggèrent (...) qu'il est plus dans l'esbroufe que dans le concret", a commenté Mike Lynch de Strategic Energy & Economic Research.

Cela affaiblissait également le dollar face à la plupart des monnaies mais sans que le brut n'en profite réellement, alors que cela fait mécaniquement baisser son prix, libellé en monnaie américaine, pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Avant cela, le pétrole était déjà sur la pente descendante après l'annonce par le Département américain de l'Energie (DoE) d'une nette hausse hebdomadaire de la production aux Etats-Unis.

Les extractions de pétrole, notamment de pétrole schiste, se sont nettement reprises depuis l'automne et s'approchent de nouveau des records atteints en 2015 en plein boom des hydrocarbures non-conventionnels.

Elles mettent à mal les efforts entrepris depuis le début de l'année par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs pour limiter l'offre sur le marché.

- Stocks de brut en baisse -

Les chiffres de mercredi sur la production américaine "ne sont pas si fiables que cela, et il est plutôt étonnant qu'on leur donne autant d'importance au regard de la forte baisse des stocks de brut que l'on a eu", a commenté Mike Lynch.

Pour la septième semaine consécutive, les réserves de brut aux Etats-Unis ont reculé, cette fois de 8,9 millions de barils, soit un déclin beaucoup plus marqué que les attentes des analystes.

Les réserves d'essence ont en revanche stagné alors que les analystes s'attendaient à un recul et que la forte demande d'essence avaient été un des éléments jugés encourageants par le marché.

Il faut dire que les raffineries américaines continuent de tourner à plein régime.

Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage, etc.) ont progressé de 700.000 barils, contre une stabilisation anticipée par les analystes interrogés par Bloomberg.

afp/rp