New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé jeudi, hésitant entre l'impact de la crise vénézuélienne et un nouveau chiffre confirmant l'essor rapide de la production d'or noir aux États-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le dernier jour de cotation, s'est apprécié de 24 cents pour finir à 61,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le mois, il a gagné 15%.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a cédé 44 cents pour terminer à 53,79 dollars. Il s'affiche cependant en hausse de 18,5% en janvier après trois mois consécutifs de baisse.

Les cours ont notamment été portés ces derniers jours par les sanctions américaines prises lundi contre la compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA, alors que les exportations vers les États-Unis s'élevaient encore en octobre à 506.000 barils de brut par jour, selon l'Agence américaine d'informations sur l'Énergie (EIA).

"Nous pouvons nous attendre à ce que les raffineries américaines se ruent sur d'autres sources de brut", ce qui ferait grimper les prix, ont commenté les analystes de ANZ.

Les prix ont aussi profité des chiffres hebdomadaires sur les réserves de produits pétroliers aux États-Unis publiés mercredi: les réserves de brut ont augmenté de 900.000 barils lors de la semaine achevée le 25 janvier, soit bien moins que prévu par les analystes, quand ceux d'essence ont reculé de 2,2 millions de barils.

Le baril de WTI s'est toutefois replié jeudi après l'annonce d'une progression de la production américaine en novembre à 11,9 millions de barils par jour en moyenne, soit 3% de plus que le mois précédent et 18% de plus qu'en novembre 2017.

"Même si ces données sont un peu anciennes, elles confirment que la production de pétrole dans le pays augmente bien plus rapidement que ce qu'on avait imaginé", a souligné John Kilduff, de la société d'investissement Again Capital.

Les cours du brut ont aussi été selon lui fragilisés par un regain d'interrogations sur les négociations en cours entre Pékin et Washington après un tweet du président américain estimant qu'aucun accord final ne serait conclu avant une rencontre "dans un avenir proche" avec le président chinois Xi Jinping.

"On sait maintenant que les tensions commerciales ont un réel impact sur l'économie chinoise, pesant d'autant sur la consommation en énergie du pays", a-t-il rappelé. Et plus un accord tardera à être conclu, plus elles persisteront.

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