Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole évoluaient sans direction en cours d'échanges européens mardi, à quelques jours d'un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dans un contexte d'incertitudes autour de l'offre et de la demande futures.

Vers 14H00 GMT (16H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 75,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour juillet baissait de 55 cents à 65,30 dollars une heure après l'ouverture.

La veille, les prix avaient rebondi, notamment portés par le fait que l'Iran aurait annoncé dimanche compter exercer son droit de veto à une éventuelle proposition saoudienne d'augmenter les objectifs de production, selon une information de l'agence Bloomberg.

Mais selon des sources citées par l'agence, les deux géants pétroliers que sont l'Arabie saoudite et la Russie voudraient proposer une augmentation modérée, de 300.000 à 600.000 barils par jour, bien loin des 1,5 million évoqués initialement par la Russie, et proposés de nouveau lundi par l'Equateur.

"L'apparition d'un conflit est assez probable", ont résumé les analystes de Commerzbank alors que les ministres de l'Opep arrivent ce mardi à Vienne pour des réunions prévues vendredi et samedi.

L'Iran, le Venezuela et l'Irak restent opposés à une augmentation de la production, faute d'avoir la capacité de relancer leurs extractions.

"Alors qu'une hausse semble déjà intégrée dans les cours, ceux-ci risquent une nouvelle dépréciation vendredi si la réunion de l'Opep termine dans l'impasse", a jugé Lukman Otunuga, analyste pour FXTM.

Après cette réunion, les membres de l'Opep se réuniront samedi avec les membres extérieurs associés à l'accord, dont la Russie.

S'il n'y a pas d'unanimité, "l'Arabie saoudite, la Russie et les pays du Golfe pourraient décider unilatéralement d'augmenter leur production", ont souligné les analystes de Commerzbank, ajoutant que cela signifierait de facto la fin de l'accord prévu initialement jusqu'à fin 2018 et nuirait à la capacité d'action de l'organisation.

La baisse des prix s'expliquait également par les inquiétudes sur le renouveau de tensions commerciales entre Washington et Pékin.

Alors qu'une amélioration de la conjoncture mondiale était considérée comme acquise, "des nuages s'amoncellent et les prévisions relativement positives pourraient devoir être ajustées à la baisse", ont souligné les analystes de PVM.

Pékin a ainsi promis mardi des "représailles" après des menaces la veille de Donald Trump d'imposer de nouvelles taxes à un niveau inédit sur les produits chinois importés.

Les marchés attendaient par ailleurs la publication mercredi des données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Pour la semaine achevée le 15 juin, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 3 millions de barils et d'un million pour celles d'essence et celles de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

afp/rp