Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole divergeaient jeudi en cours d'échanges européens, proches de leur plus haut en quatre mois alors que les investisseurs s'inquiètent des perturbations de la production dans plusieurs pays, notamment en Iran et au Venezuela.

Vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 67,44 dollars à Londres, en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril de WTI pour le contrat d'avril gagnait 24 cents à 58,50 dollars une heure après son ouverture.

Vers 08H30 GMT, le Brent a grimpé à 68,14 dollars et le WTI à 58,74 dollars vers 14H00 GMT, à leur plus haut niveau depuis mi-novembre.

Les cours peinaient à reprendre leur hausse alors que, selon l'agence Bloomberg, la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping a été repoussée au mois d'avril au plus tôt.

"Le marché espérait, peut-être un peu naïvement, qu'une forme d'accord serait trouvée à court terme", a expliqué Chris Beauchamp, analyste pour IG.

Le conflit commercial entre les deux plus grandes économies mondiales pourrait peser sur la croissance de la consommation de pétrole.

Mais les prix restaient à des niveaux élevés, alors que les réserves américaines de brut ont reculé la semaine dernière (-3,9 millions de barils selon l'Agence américaine d'information sur l'Energie, l'EIA).

"La chute des exportations vénézuéliennes a eu un effet direct sur les stocks américains", a estimé Tamas Varga, analyste de PVM.

Le Venezuela, comme l'Iran, subit des sanctions des Etats-Unis qui empêchent une partie de la production de ces pays de rejoindre le marché mondial.

Au même moment, les autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continuent de limiter volontairement leurs extractions.

La production totale de l'Opep a encore reculé de 221.000 barils par jour à 30,549 millions de barils par jour (mbj) en février, selon des sources secondaires (indirectes) citées par l'Opep dans son rapport mensuel.

Plus de la moitié de cette baisse est attribuable au Venezuela, où la production a chuté de 142.000 barils par jour par rapport à janvier.

Avec la hausse récente des prix, les acteurs du marché vont devoir garder un oeil sur le compte Twitter du président américain Donald Trump, a prévenu Jameel Ahmad, analyste de FXTM.

"Des cours élevés sont bons pour les exportateurs mais pas pour M. Trump, qui a clairement indiqué qu'il voulait que les prix de l'essence restent bas", a-t-il expliqué.

La pression de la Maison Blanche avait joué sur la décision de l'Opep, mi-2018, d'assouplir son accord de baisse de production ce qui avait participé à la dégringolade des cours au deuxième semestre et à un nouveau durcissement des objectifs de production en décembre.

afp/rp