Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient légèrement mardi en cours d'échanges européens, après avoir été stables une bonne partie de la journée, les investisseurs s'inquiétant de la conjoncture mondiale.

Vers 12H50 GMT (14H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre baissait de 0,30% à 63,07 dollars, après avoir été plutôt stable pendant la matinée.

A New York, le baril américain de WTI pour livraison à la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 56,07 dollars, 0,27% de moins qu'à la clôture lundi.

Les prix ont peu bougé mardi au début des échanges européens avant de reculer légèrement, dans un contexte d'affrontement entre l'Iran et les pays occidentaux.

Pour Ipek Ozkardeskaya de London Capital Group, la faiblesse des prix malgré les tensions géopolitiques a deux explications possibles. Selon elle, "soit la production américaine agit comme un amortisseur puissant face à une crise d'approvisionnement au Moyen-Orient, soit les investisseurs sont plus inquiets d'une demande mondiale en baisse à cause des tensions commerciales".

Ces derniers jugent depuis plusieurs mois que la guerre commerciale menée par les Etats-Unis, notamment à l'encontre de la Chine, va pénaliser la croissance mondiale et donc la demande d'or noir à venir.

Dans ce contexte, la décision début juillet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés de prolonger leur accord de réduction de la production jusqu'en mars 2020 n'a pas permis de soutenir durablement les prix.

Lundi, les prix avaient cependant profité de l'annonce, vendredi, de la "confiscation" par l'Iran d'un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz.

Le détroit d'Ormuz est particulièrement important pour le marché de l'or noir parce que, selon l'Agence américaine d'informations sur l'Energie, l'équivalent de 21% de la consommation mondiale de produits pétroliers y transite.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui détient des stocks d'urgence, s'est dite lundi "prête à agir" si besoin tout en assurant que le marché était pour l'instant bien approvisionné, "avec une production de pétrole qui excède la demande au premier semestre".

Pour Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, "il semble que la majorité des acteurs des marchés pétroliers sont convaincus qu'il n'y aura pas de conflit ouvert entre Iran et Occident", a-t-il continué.

afp/rp