PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le gouvernement britannique a décidé de s'attaquer sans tarder aux hausses de prix jugées abusives des fournisseurs d'électricité et de gaz ("utilities").

Politiquement sensible, ce sujet récurrent refait surface à quelques semaines d'une élection législative anticipée prévue pour le 8 juin, ce qui est loin d'être une coïncidence. "Lorsque une élection est annoncée, il y a des dossiers en phase finale de préparation sur lesquels nous devons nous pencher s'ils peuvent être finalisés à temps", a déclaré hier lors d'une audition au Parlement Greg Clark, ministre en charge de l'Energie et des Entreprises.

Attendu de longue date, le livre vert gouvernemental qui concerne la régulation des "utilities" sur le marché des particuliers "pourrait être publié dès la semaine prochaine", selon les analystes de RBC Capital.

Malgré plusieurs appels à la modération des prix, la nouvelle hausse décidée la semaine dernière par la filiale britannique d'EDF semble avoir constitué un catalyseur. L'énergéticien, qui avait déjà annoncé une augmentation de ses tarifs fin 2016, va encore les relever de 7,2% en moyenne à compter du 21 juin. Il a expliqué sa décision par la nécessité de dégager "une marge équitable" afin d'être en mesure d'investir à long terme.

Dermot Nolan, directeur général de l'Ofgem, l'agence de régulation du secteur, estime que ce dernier relèvement "est difficile à justifier" et qu'il montre une nouvelle fois que le marché de l'énergie "ne fonctionne pas dans l'intérêt de tous les consommateurs". Depuis le début de l'année, la plupart des grands intervenants sur le marché britannique (SSE, Npower, Scottish Power et E.ON) ont annoncé des hausses de tarifs, à l'exception de Centrica qui a gelé les siens.

En dépit des mesures prises par les pouvoirs publics afin d'inciter les particuliers à changer de fournisseur d'énergie, un rapport publié en 2015 par la Competition and Markets Authority (CMA), l'autorité britannique de la concurrence, a calculé que les ménages ont payé sur la période 2009-2013 un surcoût de 1,2 milliard de livres (1,43 milliard d'euros) en préférant le statu quo. Afin de prouver que le marché résidentiel est bien ouvert à la concurrence, le syndicat professionnel Energy UK a souligné la semaine dernière qu'environ 1,3 million de consommateurs avaient conclu un contrat avec un nouveau fournisseur au premier trimestre 2017.

-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi ed: VLV

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