Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole européen et américain suivaient des trajectoires opposées mardi en cours d'échanges européens après la chute des cours de la semaine dernière, le marché cherchant une direction forte alors que la production américaine inquiète toujours.

Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 62,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de lundi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de mars cédait 4 cents à 59,25 dollars.

Signe de l'hésitation des marchés, les prix du brut, qui avaient amorcé un rebond marqué lundi, ont fini en légère hausse à New York et en baisse pour la septième séance consécutive à Londres.

Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lundi, c'est au tour de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de revoir à nouveau à la hausse ses prévisions de croissance de la production américaine.

L'Agence estime ainsi que les Etats-Unis devraient dépasser à court terme l'Arabie saoudite, puis la Russie, pour devenir le premier producteur mondial de brut avant la fin de l'année.

L'AIE y voit ainsi une modification majeure de l'équilibre du marché du pétrole, et souligne comme exemple la livraison de brut américain vers les Emirats arabes unis au début du mois.

"Cela aurait semblé incroyable il y a quelques années, mais c'est désormais un signe précurseur du marché à venir", a estimé l'Agence.

Selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, cela pourrait être une mauvaise nouvelle pour les prix, puisque de nombreux investisseurs semblaient avoir miser sur une discipline des producteurs américains, qui n'auraient pas relancé massivement leurs exploitations malgré la hausse des prix pour ne pas déséquilibrer le marché.

"Avec la hausse du nombre de puits actifs qui laisse présager d'une hausse des extractions et des révisions de la production américaine chaque mois, il ne faut pas écarter une poursuite de la baisse des prix", a-t-il prévenu.

Cependant, il ne faut pas écarter une perturbation de l'offre causée par la géopolitique, a rappelé Tamas Varga, analyste chez PVM.

"Le Venezuela a déjà vu sa production chuter", a-t-il souligné.

Pour obtenir plus d'informations sur les niveaux de production des Etats-Unis, les investisseurs attendront la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie mercredi, ainsi que les données indépendantes de la fédération professionnelle de l'American petroleum institute sur le même sujet mardi après la clôture européenne.

afp/rp