Londres (awp/afp) - Le cours du baril de référence aux Etats-Unis plongeait lundi, pénalisé par des infrastructures de stockage proches de leurs limites et une réponse des pays producteurs jugée insuffisante face à la chute historique de la demande.

Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril américain de WTI pour livraison en juin chutait de 16,65% par rapport à la clôture de vendredi, à 14,12 dollars (13,74 francs suisses), quelques instants après avoir touché un minimum à 13,98 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour juin valait 20,58 dollars à Londres, en baisse de 4,01%, après une brève incursion sous les 20 dollars plus tôt dans la séance.

Les cours étaient restés vendredi sur trois séances consécutives de hausse, après un effondrement en début de semaine, le baril de WTI pour livraison en mai clôturant notamment lundi dernier à -37,63 dollars.

"La période de stabilisation dont les prix bénéficiaient depuis le milieu de la semaine dernière est arrivée à son terme", a confirmé Eugen Weinberg, de Commerzbank.

Cette orientation du marché traduit les inquiétudes à propos "des niveaux de stockage du brut, qui augmentent" et s'approchent de leur limites ainsi que sur les coupes à venir des pays producteurs, "qui ne répondent pas aux besoins réels du marché", a complété Bjornar Tonhaugen, de Rystad Energy.

Déficit causé par le Covid-19

Les pays producteurs de pétrole rassemblés au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires se sont mis d'accord en avril pour réduire de quelque dix millions de barils par jour leur production à partir du mois de mai, mais le déficit causé par la pandémie de Covid-19 de la demande pourrait dépasser le double.

Résultat, les réserves d'or noir se remplissent à toute vitesse et pourraient atteindre leur maximum d'ici quelques semaines selon plusieurs analystes, une réaction en chaîne qui pèse encore davantage sur les prix du brut.

"La capacité de stockage subit une pression inédite. Si la demande ne reprend pas en mai, il est probable que les prix basculent de nouveau dans le négatif à l'approche de la prochaine date de livraison", a expliqué Hussein Sayed, analyste de FXTM.

Pour sauver son industrie mise à mal par les prix bas, le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a déclaré dimanche que l'administration américaine envisageait d'accorder des prêts aux entreprises pétrolières.

Prêter de l'argent aux sociétés du secteur de l'énergie est une option "que nous étudions de près", a-t-il indiqué sur la chaîne Fox News.

Le président Donald Trump avait annoncé mardi avoir demandé à son administration de mettre sur pied un plan d'aide d'urgence à l'industrie du gaz et du pétrole.

afp/fr