New York (awp/afp) - Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis sont repartis à la baisse la semaine dernière, surprenant le marché, tandis que ceux de produits distillés ont grimpé en flèche.

Les réserves de brut ont reculé de 2,1 millions de barils (MB) pour s'établir à 532,3 MB au 29 mai, selon un rapport diffusé mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), alors que les analystes attendaient une hausse de 3 MB.

Celles de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont montées de 9,9 MB, bien plus que les 2,9 MB anticipés par les analystes.

Les réserves d'essence ont elles augmenté de 2,8 MB, là où les analystes prévoyaient une hausse de 300.000 barils.

"Les stocks de brut ont baissé en raison d'une chute des importations, d'une augmentation de la cadence des raffineries et du transfert de 4 MB des réserves commerciales vers les réserves stratégiques", note Matt Smith du cabinet spécialisé ClipperData.

"Sans ce transfert, les stocks auraient atteint un plus haut historique", estime l'expert.

Les réserves américaines de brut avaient en effet bondi de près de 8 MB la semaine précédente, se rapprochant de leur niveau record de fin mars 2017.

Les importations totales de brut aux Etats-Unis ont nettement diminué, passant de 7,2 millions de barils par jour (mbj) à 6,2 mbj. Les exportations ont aussi reculé mais dans des proportions moindres, passant de 3,2 mbj à 2,8 mbj.

Les raffineries ont, elles, légèrement accéléré la cadence, fonctionnant à 71,8% de leurs capacités contre 71,3% la semaine précédente.

Au terminal de Cushing (Oklahoma, sud), où est stocké le pétrole servant de référence à la cotation à New York, les réserves de brut ont baissé de 1,8 MB à 51,7 MB.

La hausse des réserves d'essence et de produits distillés montre toutefois que le marché pétrolier reste confronté à une consommation en berne, indique M. Smith, les conséquences du net ralentissement du transport en raison des mesures de confinement se faisant toujours ressentir.

La demande en énergie aux Etats-Unis a d'ailleurs reculé par rapport à la semaine précédente, les Américains ayant au total consommé en moyenne 16,1 mbj au cours des quatre dernières semaines. C'est 19,4% de moins qu'à la même période l'an dernier.

La production a, pour sa part, continué de baisser en s'établissant à 11,2 mbj, soit son plus bas niveau depuis septembre 2018.

Elle avait atteint son plus haut historique mi-mars à 13,1 mbj. Mais la chute de la consommation liée à la pandémie de Covid-19 et aux mesures prises pour l'endiguer a poussé les producteurs américains à ralentir leurs activités de forage.

Proche de l'équilibre avant la diffusion du rapport, le pétrole new-yorkais restait stable, le baril de WTI pour livraison en juillet se négociant à 36,82 dollars vers 15H00 GMT.

afp/rp