La production du champ pétrolier géant de Kashagan, au Kazakhstan, interrompue depuis début octobre en raison d'une dangereuse fuite de gaz, ne reprendra pas avant l'année prochaine, selon des sources ayant une connaissance directe du dossier, ce qui obscurcit l'avenir de l'un des plus grands projets industriels du monde.

L'équipement indispensable à l'inspection de l'oléoduc concerné par la fuite, qui relie le champ offshore à un site de traitement onshore via la mer Caspienne, n'arrivera pas sur le site avant la mi-novembre, selon ces mêmes sources. Une fois que l'inspection aura été achevée, le rapport préliminaire sur la manière de conduire les travaux de réparation ne sera pas soumis aux opérateurs du champ avant fin décembre, toujours selon ces sources.

L'inspection vise avant tout à détermine l'ampleur des travaux de réparation et quelle portion de l'oléoduc concerné doit être remplacée, selon les sources proches du dossier.

NCOC, le consortium de groupes pétroliers exploitant le projet, a estimé qu'il était trop tôt pour déterminer quand la production, qui dépassait 75.000 barils par jour au moment de son interruption, pourrait reprendre.

"Nous ne pouvons faire aucune prédiction", a déclaré un porte-parole de NCOC.

Ce consortium est composé du groupe français Total (>> TOTAL), de l'italien Eni (>> Eni SpA), du groupe local KazMunaigas, de l'américain ExxonMobil (>> Exxon Mobil Corporation) et du groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell (>> Royal Dutch Shell Plc). Les cinq partenaires détiennent chacun une participation de 16,81% dans le projet. Le groupe japonais Inpex (>> Inpex Corp) y détient en outre une part de 7,56% et le chinois China National Petroleum Corp. y a récemment acquis une participation de 8,33% auprès de ConocoPhillips (>> ConocoPhillips).

-Géraldine Amiel, Selina Williams et Liam Moloney, Dow Jones Newsiwres

(Version française Maylis Jouaret)