San Francisco (awp/ats/reu/afp) - L'ancien patron et cofondateur d'Uber Travis Kalanick, écarté en juin suite à divers scandales, a nommé vendredi, comme il en conservait le droit, deux nouveaux membres au conseil d'administration. Le geste est susceptible de relancer les tensions à la tête du groupe.

Travis Kalanick reste toutefois l'un des principaux actionnaires de la firme. Vendredi, il a annoncé vendredi avoir nommé Ursula Burns, ancienne directrice générale de Xerox, et John Thain, ancien directeur général de Merrill Lynch, au conseil d'administration.

"Il ne fait aucun doute que le conseil bénéficiera de leur connaissances précieuses, leurs conseils et leur regard indépendant au moment où Uber (...) se prépare à une entrée en Bourse", souligne également M. Kalanick dans une déclaration écrite citée dans la presse.

Or les actionnaires d'Uber sont divisés sur la question de savoir si Travis Kalanick peut lui-même siéger au sein du conseil d'administration et désigner deux autres membres.

Depuis août

Ces deux nominations constituent une "surprise totale" pour Uber et son conseil d'administration, a réagi l'entreprise dans un communiqué. "C'est exactement la raison pour laquelle nous nous efforçons de mettre en place une gouvernance de niveau mondial pour nous assurer que nous sommes en train de bâtir une entreprise dont chaque employé et chaque actionnaire puisse être fier", ajoute-t-elle.

Les divisions entre les actionnaires d'Uber ont éclaté au grand jour en août lorsque Benchmark Capital a saisi la justice pour expulser Travis Kalanick du conseil d'administration et lui retirer le pouvoir de nommer deux administrateurs. D'autres investisseurs, tels Yucaipa Companies, ont en revanche pris la défense de Travis Kalanick et demandé à Benchmark de renoncer à ses parts dans Uber et de quitter le conseil d'administration.

Un juge a renvoyé le dossier devant une instance d'arbitrage. L'initiative prise vendredi par Travis Kalanick pourrait, elle aussi, connaître des suites judiciaires.

Tourbillon de controverse

Sous la houlette de son nouveau directeur général Dara Khosrowshahi, nommé fin août, Uber s'efforce de renvoyer l'image d'une entreprise réformée et responsable, soucieuse de ne pas répéter ses éventuelles erreurs passées.

Depuis des mois, l'entreprise fait face à un tourbillon de controverses: accusations de harcèlement sexuel, de vols de technologies, de corruption, d'utilisation de logiciels illégaux. Ses méthodes à l'égard de ses chauffeurs sont en outre souvent décriées tandis que sa façon de bousculer le marché réglementé des taxis suscite une vive opposition dans de nombreux pays.

Dernier épisode en date, Londres vient de refuser avec fracas le renouvellement de sa licence.