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Cela faisait maintenant huit mois que Xstrata courait après Falconbridge. Mais aujourd'hui, le groupe suisse « semble en bonne voie d'acquérir suffisamment d'actions pour prendre le contrôle de Falconbridge », a déclaré, mardi dans un communiqué, Derek Pannell, le PDG du groupe canadien.

Devant ce constat, la direction de Falconbridge a baissé les bras et a recommandé à ses actionnaires, qui ont jusqu'au 14 août pour apporter leurs titres, d'accepter l'offre publique d'achat de Xstrata valorisant le groupe à 23,3 milliards de dollars canadiens (16,2 milliards d'euros). Soit 62,5 dollars par action (43,3 euros).

Cette offre avait été revue à la hausse, il y deux semaines. Auparavant, le suisse proposait 19,2 milliards de dollars canadiens (13,3 milliards d'euros). Elle va permettre à Xstrata d'entrer dans le top5 mondial des groupes miniers par le montant de sa capitalisation (près de 50Mds$)

Il faut dire que la défaite d'Inco a ouvert une voie royale au suisse. Son OPA amicale sur son compatriote a échoué, le producteur de cuivre et nickel n'ayant pas obtenu le seuil contractuel de 50,01% des actions de Falconbridge.

Dans sa dernière offre, en numéraire et en actions, présentée le 17 juillet, Inco proposait pourtant 65,27 dollars canadiens (45,3 euros) pour chacune des actions de Falconbridge, valorisant le groupe à 24,3 milliards de dollars (16,9 milliards d'euros).

La Chine, le gros client du Canada

La consolidation dans le secteur minier s'est accélérée l'an passé avec notamment le rapprochement entre BHP Billiton et WMC, ou, plus médiatique, la tentative avortée de Falconbridge sur Eramet.

Face à la forte progression de la demande chinoise (+16% en 2005, à 116 000 tonnes, bien au-delà des capacités de production de Jinchuan Nickel - 71 000 tonnes - leader national du secteur), et appâtés par le penchant chinois pour les entreprises canadiennes, nombreux sont les groupes à vouloir contrôler des producteurs tels qu'Inco et Falconbridge. Une façon de s'inviter à un banquet pantagruélique quand on sait que pour répondre à leurs besoins croissants, les sidérurgistes chinois multiplient les contrats à vingt ans avec les sociétés minières.

Dans son rapport 2006, Cyclope souligne que «Toronto a dépassé la Russie, qui tenait la tête du peloton des fournisseurs mondiaux, pour devenir le principal vendeur de nickel en Chine - troisième importateur mondial derrière les Etats-Unis et l'Allemagne», avant d'expliquer que «Beijing importe désormais du Canada près de 30% de ses besoins».

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