Zurich (awp) - Le fabricant et distributeur de dispositifs d'injection Ypsomed modère ses prétentions pour l'ensemble de son exercice décalé 2019/20, qui s'achèvera fin mars, dans la foulée d'un premier semestre morose. Le groupe de Berthoud peine pour l'heure à compenser le manque à gagner causé par la perte en milieu d'année dernière du contrat pour l'Omnipod de son homologue américain Insulet, malgré des débuts prometteurs pour son propre stylo d'administration Ypsopump.

Le chiffre d'affaires semestriel s'est contracté d'un bon quart à 190,6 millions de francs suisses, tandis que l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté a dégringolé de deux tiers à 31,7 millions, pénalisé notamment par les frais de lancement et de commercialisation de l'Ypsopump. Le bénéfice net a été amputé de près de neuf dixièmes à 7,6 millions, énumère un compte-rendu intermédiaire publié mardi.

La base de comparaison avait néanmoins été biaisée notamment par le versement de la part d'Insulet d'un dédommagement de quelque 50 millions de francs suisses pour rupture de contrat, auquel il convient de déduire une dizaine de millions pour le lancement de l'Ypsopump.

Divisions rééquilibrées

Autrefois de loin première source de revenus, la division Diabetes Care a subi une amputation de la moitié de son chiffre d'affaires, à 92,1 millions. A périmètre constant, l'entreprise bernoise revendique une croissance d'un cinquième de ses recettes, portée par l'essor d'un tiers des ventes de ses propres systèmes d'injection (Delivery Systems) à 91,1 millions.

Si Ypsomed ne manque le coche que de peu en matière de chiffre d'affaires, la rentabilité opérationnelle comme nette s'avère inférieure aux projections les plus pessimistes des analystes consultés par AWP.

Les ambitions de la direction pour l'ensemble de cet exercice "de transition" ont été rabotées. Le chiffre d'affaires doit désormais avoisiner 400 plutôt que 415 millions de francs suisses, tandis que l'excédent opérationnel doit s'inscrire dans une fourchette de 21 à 25 millions, au lieu des 25 à 30 millions précédemment articulés.

Miser sur ses propres forces

La poursuite du développement des dispositifs "maison" devrait contrebalancer le retard pris dans le lancement de l'Ypsopump au Canada et les difficultés rencontrées par la filiale helvético-tchèque de composants mécaniques de précision Ypsotec. Ypsomed préfère par ailleurs encore peaufiner son dossier de candidature avant de présenter, d'ici au moins un an, une demande d'homologation aux Etats-Unis.

Le directeur général Simon Michel a promis dans ce cadre la présentation d'un produit "hautement compétitif", intégrant notamment une fonctionnalité de mesure en continu du niveau de glycémie. Il faudra néanmoins compter au pays de l'oncle Sam sur une concurrence à la fois de petits acteurs comme Tandem Diabetes et de géants du secteur comme Medtronic

Plutôt magnanime, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne néanmoins qu'en plus de l'abaissement des prétentions à court terme, Ypsomed omet désormais de présenter des perspectives à moyen-terme dans son rapport. Le patron de l'entreprise a toutefois assuré que ces visées n'étaient pas menacées, se donnant deux à quatre ans pour franchir la barre des 100 millions de francs suisses d'excédent opérationnel.

A la Bourse, l'action Ypsomed a terminé en recul de 6,0% à 138,00 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,54%.

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