Zurich (awp) - Zur Rose a mis l'accent sur l'Allemagne en 2018, procédant notamment à des rachats d'activités. Ces efforts ont engendré des coûts exceptionnels qui ont pesé sur la performance plus lourdement que prévu. Le chiffre d'affaires s'est envolé au-delà du milliard.

Le pharmacien en ligne, grossiste en médicaments et exploitant de pharmacies thurgovien a creusé sa perte nette à 39,1 millions, à comparer aux -36,3 millions de 2017, indique-t-il jeudi. Le résultat imputable aux actionnaires a atteint -39,0 millions (-36,2 millions).

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a été amélioré, mais est resté en zone négative à -12,5 millions de francs suisses. En 2017, il s'était fixé à -21,2 millions. La perte opérationnelle (Ebit) a été ramenée à 31,4 millions, contre -38,3 millions précédemment.

Le chiffre d'affaires a largement dépassé le milliard de francs suisses, s'établissant à 1,21 milliard au bénéfice d'une croissance de près de 23%.

Dopées par les acquisitions, les recettes tirées des activités en Allemagne ont bondi de quelque 39% à 671,2 millions de francs suisses. Outre-Rhin, la performance a été tirée par la vente à distance de médicaments non soumis à ordonnance (OTC).

Le segment des médicaments nécessitant une ordonnance a subi un ralentissement, Zur Rose ayant réduit ses coûts marketing en attendant l'introduction de l'ordonnance électronique.

Capacité d'envoi triplée

Pour la Suisse, la hausse des recettes atteint 5,4% à 527,0 millions de francs suisses, à la faveur d'un développement des deux activités, soit la vente au grand public et aux médecins.

Les chiffres publiés jeudi manquent clairement les prévisions du consensus AWP, qui avait prévu un Ebitda, un Ebit et une perte nette à un meilleur niveau.

Zur Rose n'a pas pu satisfaire les attentes du marché, car les coûts en Allemagne se sont révélés bien plus élevés que prévu, affirme la Banque cantonale de Zurich. L'analyste Sibylle Bischofberger affirme toutefois que ces chiffres ne sont que légèrement négatifs. La croissance est plus importante que la rentabilité à court terme, selon elle.

Le groupe a dû composer avec des dépenses "liées à la croissance", le coût des acquisitions et de l'intégration, précise le communiqué. Les frais liées aux transactions réalisées sur le marché des capitaux ont également écorné la performance.

Le groupe thurgovien a renforcé sa présence en Allemagne l'année dernière et revendique une part de marché de 31% sur la vente de médicaments à distance, contre 18% à fin 2017. Il sert six millions de clients outre-Rhin.

Croissance attendue de 30%

La pharmacie en ligne DocMorris, filiale de Zur Rose, a repris les activités de livraison à domicile du pharmacien omnicanal apo-rot, basé à Hambourg. Zur Rose a également racheté le segment vente par correspondance de médicaments de l'allemand Medpex.

Le groupe construit actuellement un nouveau bâtiment à Heerlen, aux Pays-Bas, afin de renforcer les infrastructures logistiques sur place. D'ici 2021, la capacité d'expédition de ce site sera triplée à 30 millions de paquets par an, avec une possibilité d'extension à 50 millions.

La direction table sur un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'ici la fin de l'année, soit une croissance de plus de 30%.

D'ici 2022, Zur Rose s'attend à doubler son chiffre d'affaires par rapport au niveau de 2018. La marge Ebitda est attendue entre 5-6% (-0,2% en 2018), soit entre 120 et 150 millions pour cet indicateur.

A la Bourse, l'action Zur Rose a terminé en baisse de 5,3% à 86,20 francs suisses, dans un SPI stable.

fr/op