Zurich (awp) - Le groupe Zurich Insurance simplifie son organigramme et sa structure. La compagnie enterre la structure dite matricielle et s'oriente vers un modèle avec une direction pour chaque pays. Des changements interviennent également à la direction, selon un communiqué publié vendredi matin. Le cours de l'action a tracé une courbe en dents de scie.

À partir du 1er juillet, les responsables des quatre zones géographiques du groupe (Amérique du Nord - Europe, Moyen-Orient et Afrique - Amérique latine - Asie Pacifique) rendront compte directement auprès du patron Mario Greco. Il en ira de même pour le responsable des clients multinationales et de Farmers and Investment Management.

La Zurich crée la nouvelle fonction de directeur opérationnel (COO). Ce nouveau directeur sera responsable des souscriptions, du traitement des sinistres, de la réassurance, des services actuariels et de la tarification. La compagnie d'assurance annonce encore la nomination de Kristof Terryn au poste de directeur opérationnel. Il prendra ses fonctions au 1er juillet, selon le communiqué.

Par ailleurs, la Zurich annonce la démission de Robert Dickie, jusqu'ici directeur des opérations et des technologies. Il était en place depuis mars 2014. Robert Dickie entend se consacrer à de nouveaux défis professionnels, mais accompagnera la Zurich pendant la phase de transition, selon le communiqué.

À ce stade, Mario Greco, directeur général, n'a donné aucune indication sur les coûts qu'entraîneraient la réorganisation, ni sur son impact sur le programme d'économies en cours. "Nous informerons au cours des prochains mois", a-t-il indiqué dans la matinée en conférence de presse téléphonique.

D'ici au 1er juillet, la compagnie nommera des directeurs nationaux, qui auront 60 jours pour présenter un business plan pour le pays qui leur est confié, a expliqué Greco. "La direction disposera d'informations plus détaillées sur les coûts et les licenciements d'ici au 1er septembre", a-t-il ajouté.

Dans l'immédiat, les objectifs d'économies restent inchangés. La Zurich entend économiser cette année 300 mio USD et réduire ses dépenses de 1 mrd USD d'ici à 2018. La restructuration devrait toucher environ 8000 des 55'000 collaborateurs du groupe. Si ces objectifs n'étaient plus d'actualité, la direction informerait le public plus tôt, au plus tard lors de la publication des résultats du premier semestre, au mois d'août.

La Zurich présentera son programme stratégique pour les années au-delà de 2017 et ses objectif à l'occasion de la journée des investisseurs, qui se tiendra le 17 novembre.

Les analystes ne se sont pas bousculés pas au portillon pour commenter le communiqué de l'assureur. Une timidité qui s'explique peut-être par le manque de concret des mesures annoncées.

Les investisseurs auraient souhaité une mise au point sur la stratégie avec des objectifs plus précis, selon un courtier. Surtout, le communiqué de presse de la Zurich ne contient aucune information sur la politique en matière de dividende.

Chez Vontobel, on salue la décision de supprimer une bonne fois pour toutes l'organisation matricielle. La simplification de la structure devrait permettre de libérer la dynamique du chiffre d'affaires et d'accélérer les économies, qui devraient même dépasser les objectifs. Vontobel confirme la recommandation "hold" et l'objectif de cours de 240 CHF.

En annonçant une structure plus légère et orientée sur les besoins de la clientèle, Mario Greco inscrit un premier point d'exclamation, écrit la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Après de premiers succès en termes de rentabilité au premier trimestre 2016, les analystes s'attendent à un renforcement de la tendance, ce qui pourrait soutenir le cours de l'action. La ZKB confirme sa recommandation "surpondérer".

Les intervenants à la Bourse n'ont visiblement pas su comment réagir. Le cours de l'action Zurich a en effet tracé une courbe en dents de scie vendredi, à un niveau toutefois supérieur à l'indice. À 14h30, il reculait de 0,57% à 226,20, tandis que l'indice SMI perdait 1,55%.

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