Inauguration du nouveau campus de l'Institut Français de la Mode

Discours de Bruno Le Maire,

ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance

Institut Français de la Mode (IFM)

Mercredi 24 novembre 2021

Contact presse:

Cabinet de Bruno Le Maire

01 53 18 41 13

Monsieur le député,

Monsieur le maire,

Monsieur le président du conseil d'administration de l'Institut français de la mode,

cher André Bernhardt, cher Xavier Romatet, chère Sylvie Ebel, cher Sidney Toledano, cher Guillaume de Seynes,

je crois n'avoir oublié à peu près personne,

mes chers amis surtout,

merci d'être tous ici présents pour l'inauguration de ce nouveau campus de l'Institut français de la mode.

En 2019, ce n'est pas faire injure à l'Institut Français de la Mode (IFM) que de dire que nous étions, une petite cinquantaine dans la salle du rez-de-chaussée pour l'inauguration de l'Institut Français de la Mode. Là, vous êtes sans exagération, au premier étage de l'Institut Français de la Mode, plusieurs centaines à participer à cette inauguration de l'extension en 2021. Je souhaite qu'en 2023, si je jamais je suis dans les mêmes fonctions, on ne sait jamais, nous puissions sur la terrasse, au soleil, fêter l'extension de l'inauguration qui prouvera que cet Institut Français de la Mode est décidément bien ce lieu d'excellence mondiale que nous souhaitons tous qu'il soit et qu'il est déjà à mes yeux.

Je vais vous dire pourquoi je suis aussi attaché à cet Institut Français de la Mode.

D'abord, j'y suis attaché comme voisin.

De mon bureau - tous ceux qui le connaissaient, vous êtes tous cordialement invités - on le voit. On ne voit qu'un bâtiment, c'est celui de ces grands architectes, Jakob et MacFarlane, qu'on décrit soit comme un vermicelle, soit comme une guirlande, soit comme une tubulure, soit comme un serpent posé sur la scène. Chacun y va de sa comparaison. Il y a un seul point d'accord, c'est que ce bâtiment est vert pomme, c'est-à-dire couleur de l'espoir, couleur qui vous va bien, couleur de mode. Mais en tout cas, c'est jour et nuit, surtout de nuit où on le voit davantage, le bâtiment que j'ai sous les yeux en permanence.

Je trouve que c'est une immense réussite architecturale. C'est un beau geste qui est posé le long de la seine et c'est la première raison de mon attachement.

La seconde, c'est que cet Institut Français de la Mode, c'est un esprit.

J'ai toujours considéré que l'éducation était le projet le plus important de la nation, le plus important pour une société. Quand on aime la mode, ce qui est mon cas, on aime l'éducation à la mode, la transmission des savoir-faire, la transmission d'une culture, la transmission d'une technique, la transmission d'une gestion. C'est exactement ce que fait cet institut.

C'est un esprit aussi de conquête internationale, des récits des étudiants en français. Il y a beaucoup d'étudiants étrangers, mais j'ai aussi toujours considéré qu'une nation qui était forte n'avait jamais peur de l'étranger.

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Seul le prononcé fait foi

Je dis, en ces temps de repli sur soi, de tentations de rétrécissement, comme un vêtement rétréci au lavage que la France n'est pas une nation rétrécie, avoir une idée des vêtements. Cela n'arrivera jamais pour une grande nation, comme la France, qui n'a pas avoir peur de l'étranger parce qu'elle a une culture suffisamment forte, suffisamment puissante, suffisamment riche pour pouvoir accueillir ici dans ce jeune institut de la mode les étrangers qui vont faire de notre culture de la mode, une culture encore plus riche, encore plus puissante, encore plus dominante que ce qu'elle a pu être jusqu'à présent.

Il y a une force de la mode française qui supporte et qui accueille toutes les cultures et tous les étrangers qui veulent bien nous faire l'honneur de venir faire leurs études ici à l'Institut Français de la mode. Je leur dis bienvenue, vous êtes les bienvenus en France. C'est un esprit de conquête qui se conjugue avec un esprit social.

Il n'y a pas d'opposition entre viser l'excellence et faire preuve d'une attention à ceux qui ont moins de moyens, moins de capital de départ. Au contraire, moi, je considère que les deux sont complémentaires. Vous trouverez aussi un peu plus de 25 % de Français fiers d'avoir 300 étudiants étrangers, fiers d'avoir 25 % des étudiants boursiers.

Chacun a le droit à la mode et la mode n'est pas réservée à une élite. Elle ne doit surtout pas être réservée à une élite. Un modèle ouvert à toutes et à tous parce que la mode est une partie de notre culture et notre culture n'est pas réservée à une élite. Elle est ouverte à tous nos compatriotes sans oublier les autres.

C'est enfin un esprit d'excellence et qu'au regard de la concurrence internationale, qu'elle soit européenne, italienne, espagnole ou américaine, qu'elle soit venue d'Asie, il faut viser l'excellence. Il n'y a pas d'autre voie pour la France que la voie de l'excellence. C'est vrai pour la mode et c'est vrai pour l'agriculture, c'est vrai pour tous les secteurs d'activités, dont notre Institut Français de la Mode, pour former des étudiants du CAP au doctorat avec un corps professoral exceptionnel de qualité.

Parce qu'un habit, cela se crée, mais un habit, cela se vend. Un habit, cela demande de la créativité, de l'imagination. Cela demande aussi des professionnels de la mode. C'est que malgré tout, je suis quand même ministre de l'Economie, donc je suis intéressé au succès économique de la nation française.

L'enjeu économique que vous représentez est vital pour la France. Il est vital. Ce n'est pas un accessoire, c'est vital pour présenter 150 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, pardon d'être un tout petit peu trivial, mais c'est ma responsabilité d'être par moment assez trivial. Je regarde si vous vous pesez et vous pesez très lourd, très lourd dans la balance commerciale de la France, très lourd dans nos exportations, très lourd dans les emplois 600 000 salariés.

Là encore je suis contre cette image complètement fausse de la mode qui serait réservée à une élite qui serait parisienne serait métropolitaine. J'ai visité avec Guillaume de Seynes il y a encore quelques mois, des usines qui sont installées dans le cœur de la France dans des territoires ruraux où nous faisons du fabriqué en France. Où j'ai vu des salariés venus d'horizons extraordinairement divers.

Je me souviens d'une femme qui était une mécanicienne à bord du Charles de Gaulle. Elle avait pris une nouvelle qualification. Elle faisait des sacs en cuir, mais elle venait de la mécanique sur le porte-avions Charles de Gaulle.

Il y a dans la mode des foules de parcours comme cela parmi les 600 000 salariés de ce secteur, mon rôle est de vous défendre. Pour vous défendre, vous me trouverez toujours à vos côtés.

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Seul le prononcé fait foi

C'est un enjeu économique qui repose sur des marques qui représentent un prestige national considérable. Hermès, Chanel, LVMH, Kering, pour ne citer que quelques noms et ne pas faire de jaloux parce qu'il peut y avoir un peu de frictions parfois entre les unes et les autres, voire entre leurs dirigeants. Mais ce n'est après tout que bien normal au regard des enjeux économiques et financiers. Ces marques projettent la puissance culturelle française à l'étranger.

Il y a quelques jours, j'étais aux Emirats arabes unis pour négocier un certain nombre de contrats qui n'ont rien à voir avec la mode, vous n'avez pas besoin de moi pour vous vendre à l'étranger et j'ai eu l'occasion de discuter avec un des dirigeants des Emirats arabes unis et il ne m'a parlé que des marques de luxe et des marques de mode française.

Il m'a demandé comment faites-vous pour avoir des marques comme celles-là ? Comment avez-vous réussi à conquérir la planète de la mode avec ces marques ? Il a eu cette remarque en anglais, évidemment « Your brains are your force ». Je m'en fais la devise effectivement de la mode française,

  • nos marques sont notre force », nos marques sont notre puissance économique et nos marques sont notre projection culturelle. Nous devons en être fiers et les soutenir.

Enfin, l'Institut Français de la Mode, c'est un savoir-faire qui mélange la créativité et beaucoup de techniques, qui mélangent de l'imagination et une rigueur dans la réalisation absolue où le moindre détail compte, le moindre défaut compte, la moindre subtilité importe au regard de celui qui la crée.

C'est un savoir-faire que vous conjuguez et je vous en félicite avec le respect de l'environnement. De plus en plus de nos compatriotes en ont assez de savoir que le vêtement peut consommer de l'eau, consommer des produits chimiques, être polluant. Il demande une attention particulière au respect de l'environnement. Vous le faites, vous avez mis en place une charte du développement durable. Je pense que c'est la bonne direction. La France est la nation qui est la plus engagée sur la mode durable. C'est grâce à vous et vous pouvez en être fiers.

Enfin, je veux vous dire à quel point d'un point de vue plus personnel, la mode est quelque chose qui n'est pas accessoire. La mode et le vêtement ne sont pas accessoires. Le vêtement, d'abord, c'est ce que nous portons tous les jours. C'est la première chose avec laquelle nous sommes en contact chaque matin. Ce que nous mettons, ce que nous portons, ce que nous avons sur nous, c'est notre premier contact avec le monde extérieur. Il vaut mieux qu'il soit doux. Il vaut mieux qu'il soit agréable à porter. Il vaut mieux qu'il nous représente bien.

Il y a dans la mode une attention humaine, bien loin de la superficialité que l'on décrit parfois. Le vêtement, ce n'est pas uniquement une nécessité, le vêtement, c'est une projection de soi. Le vêtement, ce n'est pas uniquement la nécessité. Le vêtement, c'est une affirmation de soi. C'est une représentation du rapport que l'on peut avoir avec le monde et avec la réalité.

Le vêtement, dans le fond, c'est un paysage, c'est un paysage du corps et c'est un paysage du cœur. Comme tout paysage, il échange par moment, on a l'âme triste, on a envie de s'habiller en gris, on met des vêtements gris. On met un costume gris, on met une chemise blanche, une cravate noire et on se dit « Après tout, c'est à peu près mon paysage du moment ».

Par d'autres moments, en revanche, on exulte de joie, on est heureux. Il y a une bonne nouvelle et tout d'un coup, on va se permettre. Alors pour moi, ce sera uniquement une cravate un peu plus claire. C'est la preuve que je suis en très grande joie car j'ai une cravate plus claire que d'habitude. Mais pour d'autres, ce sera un costume rose, une chemise vert pomme ou un quadrillage particulièrement réussi. Mais le vêtement, c'est vraiment cela. C'est un paysage qui nous accompagne paysage du cœur, paysage du corps.

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Seul le prononcé fait foi

Je souhaite, comme pour tous les paysages français, qu'ils soient les plus beaux du monde, la mode française est le plus beau visage que vous puissiez offrir au reste du monde. Alors, continuez, foncez et faites-vous les plus beaux paysages dans lesquels nous puissions vivre.

Merci à tous !

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Seul le prononcé fait foi

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Ministry of Economy, Finance and Recovery of the French Republic published this content on 06 December 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 06 December 2021 21:31:06 UTC.