1. Intéressez vous aux actions 

Lorsque l’on investit, on doit tout d’abord s’intéresser aux actifs dans lesquels on peut investir. Il existe une infinité de solutions d’investissement : l’immobilier (surtout en France on aime beaucoup ça), les actions, les obligations, l’or, les matières premières, etc. Le but est de trouver un placement qui vous correspond. 

Alors vous savez sûrement que le marché action est, à court terme, certes plus volatile, mais il est très robuste à long terme. L’utilité des actions, elle est vraiment à long terme. En investissant dans cette classe d’actifs, vous investissez dans des milliers d’entreprises qui font l’économie d’aujourd’hui et feront l’économie de demain. 

En réalité, les actions dépassent largement la performance des autres classes d’actifs à long terme. Elle est bien plus performante que l’or, les matières premières, les obligations, le cash forcément plus qu’il prend de plein fouet l’inflation, ou les fonds monétaires de court terme (liquidités sur le graphique). Seul les REITs, l’immobilier coté US, qui existe depuis les années 1960 aux Etats-Unis, surperforme l’indice S&P 500 avec un rendement de 11% par an en moyenne. 

1$ investi en 1900 serait devenu, inflation comprise, 3500$, contre seulement 15$ pour les obligations (US 10Y) et 2$ pour les fonds monétaires de court terme. 

La performance annualisée du marché action est de 6,9% par an en moyenne (inflation comprise) depuis 1900 et de 6,8% par an sur les 205 dernières années. En d’autres termes, vous doublez votre capital tous les 10 ans. Sur les obligations, il faut en moyenne 32 ans pour doubler son capital. 

Source : JP Morgan 

  1. Construisez un portefeuille diversifié

Les dix dernières années ont été une course volatile et tumultueuse pour les investisseurs, avec des catastrophes naturelles, des conflits géopolitiques et plus récemment une pandémie mondiale en 2020 et une guerre en Ukraine en 2022. 

Chaque année est différente. Et si une classe d’actifs performe bien une année, rien ne dit qu’elle le restera l’année d’après. Il n’y a qu’à voir le tableau ci-dessous qui résume la performance des différentes classes d’actifs depuis 2000. 

Source : Bank of America 

Ce qu’il faut retenir de cela ? Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.

L’idée est de composer un portefeuille diversifié, diversifié en termes de classes d’actifs (actions, obligations, or, matières premières, etc.), de secteurs, d’industries, de zones géographiques, de taille de sociétés, de styles d’investissement et surtout trouver des actifs peu corrélés entre eux. 

C’est cette dernière notion (“peu corrélés entre eux”) qui est souvent oubliée des investisseurs. Imaginez, vous avez 25 sociétés dans votre portefeuille, vous pensez être bien diversifié par leur nombre mais vous observez qu’elles évoluent en même temps. La volatilité de votre portefeuille est alors bien plus importante que si vous aviez des actifs en opposition de phase. La notion de volatilité m'amène directement au concept de couple rendement/risque que j’aborde dans le conseil n°3. 

  1. Trouvez le juste équilibre 

“Il faut de la mesure en toutes choses” comme disait Horace. Et ça passe aussi par mesurer et accepter le juste équilibre entre rendement et risque dans un portefeuille. On ne peut pas espérer un rendement élevé sans une certaine dose de risque. Et le risque en finance est bien souvent mesuré en termes de volatilité. Si les actions sont une classe d’actifs performante sur la durée, elle n’en reste pas moins volatile. 

Si nous observons les performances des actifs de 2004 à 2021 des principales classes d’actifs, les actifs les plus performants ont aussi été ceux dont les prix ont été les plus volatils. Si vous souhaitez atteindre un niveau de performance plus élevé, vous devez avoir la volonté et la capacité de tolérer des fluctuations plus importantes des prix des actifs. 

Source : JP Morgan 

Le graphique ci-dessus présente le rendement composé (en ordonnées) des différentes classes d’actifs en fonction de leur écart-type annualisé (en abscisse). Vous pouvez voir que les actions mondiales ont offert un rendement de plus de 9% par an en moyenne au cours de la période avec une volatilité de 16% (comprenez que 95% du temps, vos performances seront comprises entre +41% et -23%). 

Finalement, si vous avez un horizon de temps à long terme, c’est-à-dire de l’ordre de 8-10 ans (au minimum), le vrai risque, ce n’est pas la volatilité mais la perte définitive en capital. Pensez-y. 

  1. N’essayez pas de “timer” le marché 

La plupart des particuliers ne devrait pas faire de market-timing. C’est à mon sens contre-productif pour beaucoup d’entre nous, notamment quand il s’agit d’anticiper les krachs boursiers et les récessions économiques. 

Le marché boursier est un indicateur avancé de l'économie. En moyenne, le délai entre ce qui se passe sur le marché boursier et ce qui se passe dans notre économie est d’environ 6 mois (5,7 mois si on regarde le graphique ci-dessous sur la période 1948-2001). 

Le graphique ci-dessus montre qu’il est particulièrement difficile de “timer” le marché et les crises économiques étant donné le décalage systématique mais irrégulier entre le plus haut du marché boursier et le plus haut du cycle économique. Comme vous pouvez le voir, le marché chute de 8% en moyenne entre les deux plus hauts (boursier et économique) alors que sur l’année glissante, il a chuté de plus du double (-17%). Le marché anticipe ces récessions, ce qui fait que le gros de la baisse a déjà eu lieu lorsque nous entrons effectivement en récession. 

Il faut également noter la forte dispersion des données. Nous avons certes une moyenne à 5,7 mois mais les écarts vont de 0 à 13 mois, ce qui rend le timing d’autant plus dur (ça change à chaque fois). 

Et ça, c’est rien que lorsqu’il y a eu effectivement une récession. Mais 8 fois sur 10 le marché anticipe une récession qui n’a pas lieu (sur la dernière décennie, nous pouvons citer 2015 et 2018 par exemple). Cela enclenche de fort rebond lorsque le marché comprend cette nouvelle puisqu’il y bien souvent des événements dramatiques sur le marché qui ne se transforment pas en récession économique. Il y a donc régulièrement de faux cygnes noirs. C’est ce que nous allons voir dans le prochain conseil. 

  1. Ne vendez pas tout à la moindre mauvaise nouvelle 

Des mauvaises nouvelles sur l’économie, que ça soit une crise financière, un conflit armé, de l’hyperinflation, une chute de la croissance, du chômage, un choc pétrolier, arrivent assez régulièrement. Chaque année a son lot d'événements imprévus qui vont chambouler les marchés financiers, ce que Nassim Taleb appelle les cygnes noirs (des chocs imprévus). Il va falloir s’y faire car vous en aurez souvent au cours de votre vie d’investisseur. 

Voilà ce que ça donne rien que sur la dernière décennie (alors que vous noterez que nous avons connu un marché haussier exceptionnel depuis 2009). 

Source : YCharts 

Investir à long terme consiste parfois à faire abstraction des nouvelles négatives pour ne pas vendre et conserver ses positions malgré les nuages noirs de court terme. Bien souvent, les belles entreprises qualitatives - dont nous verrons les critères d’identification juste après - retrouvent rapidement leur niveau d’avant crise. 

  1. Restez investi pour ne pas manquer les meilleurs jours 

Le court terme est très incertain. Moins de 25% de tous les mouvements majeurs du marché peuvent être liés à un événement d'importance politique ou économique. Cela confirme l'imprévisibilité du marché et la difficulté de prévoir les mouvements à court terme. 

Le graphique ci-dessous montre les sorties de capitaux massives qui surviennent généralement lorsque les cours des actions sont déjà proches de leurs points bas, ce qui signifie que les investisseurs qui vendent verrouillent leurs pertes et passent à côté de la reprise potentielle qui suit. 

Source : JP Morgan 

Pour éviter de faire comme la foule (entrer sur les marchés quand les indices sont au plus haut et sortir quand les indices ont déjà fortement chuté), il est recommandé d’éviter le market-timing et de rester investi afin de ne pas manquer les meilleurs jours dans la bourse. 

Le graphique ci-dessous montre l’importance de ne pas manquer ces précieuses journées. Manquer les 10 meilleurs jours sur le S&P500 sur une période de 20 ans (de 2001 à 2020) ne vous donne plus que la moitié de la performance annualisée de l’indice (3,35% par an contre 7,47% par an pour celui qui est resté tout le temps investi). 

Il faut donc tenir le cap - même dans les grosses baisses - et ne surtout pas manquer les jours qui vont suivent car c’est souvent les meilleurs jours. Ces meilleurs jours surviennent d’ailleurs généralement après les capitulations sur les marchés, juste après que les particuliers soient sortis des fonds/ETF comme nous venons de le voir précédemment. 

  1. Pensez à long terme 

Il faut donc penser à long terme pour éviter de tout vendre au pire moment. D’ailleurs, les statistiques le prouvent. 

Le tableau ci-dessous montre le ROI (retour sur investissement) ainsi que les probabilités d’être en gain (ou en perte) en fonction de la durée de détention d’un ETF S&P 500 sur un siècle. Peu importe quand vous avez commencé à investir sur l’équivalent d’un ETF S&P 500 entre 1912 et 2012, vous obtenez, même dans le pire des cas, une performance positive au-delà de 25 ans de détention. Au-delà de 10 ans de détention, vos chances d’être en gain sont de 96% contre seulement de 66% sur un trimestre et 54% sur une journée. 

Source : Robert Shiller (S&P 500 sur la période 1912-2012)

Vous avez bien plus de chance de réussir si vous investissez à long terme qu’à court terme*. Et il y a plusieurs explications à ça. La plus logique et souvent sous-estimée par les particuliers, c’est que quand vous faites du trading, vous vous battez contre des professionnels avec des moyens, des informations, une puissance de calcul et une rapidité d’exécution bien plus importants que les vôtres. Alors que quand vous investissez à long terme, il y a de suite beaucoup moins de concurrence. Finalement, très peu de personnes investissent à long terme, je veux dire, vraiment à long terme. Généralement, lorsqu’on parle de long terme c’est minimum 5 ans, mais on peut pousser aisément à 8 ou 10 ans. 

*Ça n'enlève rien au talent de certains traders qui arrivent à être rentables mais ils sont plutôt rares et bien moins nombreux que les investisseurs (de long terme donc) rentables. 

Je détaille ça dans cet article. 

  1. Faites des intérêts composés vos amis 

Une autre raison d’investir à long terme, c’est que vous faites rentrer un nouveau paramètre dans l’équation : les intérêts composés

Les intérêts composés sont le produit de vos intérêts passés qui, additionnés à votre capital investi, vont générer eux-mêmes des intérêts. Albert Einstein décrivaient les intérêts composés comme la 8ème merveille du monde. Warren Buffett parle de l’effet “boule de neige” pour donner une métaphore simple d’une boule qui prend de l’ampleur et de la vitesse à mesure qu’elle avance. C’est la même chose pour votre portefeuille boursier à mesure que vous investissez. 

D’où l’intérêt d’investir à long terme et de réinvestir le produit de votre capital. Vous pouvez exploiter encore davantage la magie de la capitalisation en réinvestissant le produit de vos investissements pour accroître chaque année la valeur de départ. Réinvestir ou non le produit de vos investissements peut faire une différence énorme à long terme comme en témoigne le graphique ci-dessous. 

Source : JP Morgan 

Et pour paraphraser Warren Buffett : "Peu importe les efforts, certaines choses prennent du temps. Vous ne pouvez pas faire un bébé en un mois en mettant neuf femmes enceintes." Il en va de même pour l’effet cumulé. Il se matérialise après quelques années, pas avant. Lorsque vous réinvestissez vos dividendes et que vous pensez à long terme. 

  1. Prenez les meilleurs ingrédients

Tous les grands chefs cuisiniers vous le diront : “Pour faire une bonne recette, il faut d’abord de bons produits”. Et c’est pareil pour l’investissement de long terme. Alors oui, il y a de nombreuses manières de gagner de l’argent de bourse, tout comme il y a énormément de recettes pour préparer un bon bœuf bourguignon. Néanmoins, vous serez d’accord avec moi sur le fait qu’un excellent bœuf bourguignon ne se prépare qu’avec de bons ingrédients

  1. Achetez des sociétés rentables 

Les entreprises déjà rentables en bourse surperforment les entreprises non ou peu rentables. 

Le ROIC (Return On Invested Capital) est un ratio pour mesurer la rentabilité économique d’une société. Il mesure en fait le retour sur les capitaux investis par la société. Il se calcule en divisant la marge opérationnelle (argent dégagée par l'activité) par la somme du besoin en fonds de roulement (argent nécessaire pour travailler au quotidien que sont les stocks et les créances clients moins les dettes fournisseurs) et des immobilisations (argent immobilisé pour produire). 

Le graphique ci-dessous montre la performance boursières des 25% des actions d’entreprises cotées avec le meilleur ROIC par rapport aux 25% entreprises avec le moins bon ROIC dans l’indice MSCI Europe depuis 1999 (avec un rebalancement régulier pour conserver le top 25%/flop 25%). La différence est flagrante. 

  1. Comprenez les moteurs de croissance des actions 

Qu’est-ce qui fait qu’une action croît à long terme ? Vous avez certainement une petite idée, non ? 

Le cours de l’action suit globalement la croissance de ses bénéfices à long terme. Plus précisément, il bénéficie des 4 moteurs suivants : 

  1. La croissance du chiffre d’affaires 
  2. La croissance des marges bénéficiaires 
  3. La croissance des multiples de valorisation (comme le PER) 
  4. Les rachats d’actions qui font diminuer le nombre d’actions en circulation et donc augmenter la valeur des BPA (bénéfices par action). 

Idéalement, nous cherchons des actions dont le chiffre d’affaires, les marges bénéficiaires et la valorisation peuvent fortement augmenter au cours des prochaines années couplés à une politique de rachats d’actions pour augmenter d’autant plus les BPA. 

J’explique ça en détail dans cet article. 

  1. Achetez des entreprises qualitatives 

Tout simplement parce que la qualité est un facteur d’investissement qui marche à long terme. 

Regardez ce que ça donne sur la dernières décennie :

Et ça, peu importe le style de gestion (value vs growth) ou la zone géographique (USA, World ex USA, Emerging Markets) :

Mais la qualité, c’est quoi au juste ? 

C’est une combinaison de plusieurs données relatives à la santé financière de la société (ses dettes et sa capacité à les rembourser), sa rentabilité (économique et financière), sa profitabilité (ses marges) et la visibilité sur son activité (par exemple la récurrence de ses revenus). 

  1. Coupez vos perdants et laissez courir vos gagnants 

En tant qu'investisseur, vous devez couper vos perdants et laisser courir vos gagnants. Les gagnants sont les sociétés qui battent régulièrement leur plus haut historique (généralement plusieurs fois par année en moyenne). Et si vous réfléchissez, il est plus judicieux d’acheter des entreprises déjà performantes en bourse car elles ont plus de chances de battre celles qui sont constamment dans les classements “plus bas sur 52 semaines”. 

C’est d’ailleurs un facteur d’investissement qui bat les marchés à long terme : on appelle ça le momentum

  1. Prenez une marge de sécurité 

Idéalement, il est souhaitable d’acheter un actif sur le marché en-dessous de sa valeur réelle (ce qu’on appelle la valeur intrinsèque du bien en question). 

Valoriser une société en bourse est une des choses les plus complexes à faire et il existe de nombreuses méthodes que je ne détaillerai pas ici (approche par les DCF, trading comps, precedent transactions, liquidation valuation, etc). Retenez simplement l’idée suivante : Mesurer la valeur d’une entreprise en la comparant avec ses concurrents, avec son historique de valorisation et de manière normative au regard de la qualité que vous obtenez en retour

  1. Évitez les IPOs 

N'investissez pas dans les introductions en bourse. Simple comme conseil, non ? 

De 1968 à 2000, une stratégie de type "buy-and-hold" sur les IPO a sous-performé l'indice mondial pendant 29 des 33 années étudiées.

Une IPO, pour Initial Public Offering, permet à une entreprise de lever des fonds et de financer son développement par l’intermédiaire des marchés financiers plutôt que par les banques. Autrement dit, la société qui s’introduit en bourse, généralement par un processus d’IPO, ouvre son capital aux investisseurs institutionnels et particuliers en leur vendant des titres directement accessibles sur un marché boursier. 

Lorsque vous décidez d’acheter des titres lors de l’introduction en bourse, vous avez la société qui s’introduit qui elle vous vend des titres, et généralement les insiders vendent aussi une partie de leur participation à ce moment. Vous vous mettez donc en face des insiders, du PDG et de l’équipe dirigeante, qui eux connaissent parfaitement leur entreprise et sont donc susceptibles de l’introduire aux meilleures conditions pour eux et leur entreprise et logiquement c’est bien souvent le pire moment pour vous d’en acheter. Il y a d’ailleurs beaucoup plus d’introductions dans les bulles spéculatives comme en 1998-1999, en 2007-2008 ou plus récemment en 2020-2021. 

Si on s’intéresse à la performance des actions introduites en bourse, elles ont généralement sous-performé leur marché de 17,5% 3 ans après leur introduction en bourse. Si vous regardez le graphique ci-dessous, au bout de 3 ans, 64% d’entre-elles ont subi une baisse de plus de 10%. 

En France, c’est même pire. La performance moyenne des IPOs est de -33% au bout de 3 ans et la médiane de -48%. Tout simplement parce que les introductions se font à des prix bien trop élevés. 

La performance est particulièrement mauvaise pour les entreprises de petite taille et celles qui sont peu profitables, ça vous fait surement penser à quelque chose, vous avez dû entendre parler de la bulle spéculative des SPAC. Un conseil, évitez le plus possible les IPOs, même si il y en a quelques-unes qui ont été profitables pour les actionnaires, 90% du temps, elles sous-performent le marché. 

  1. Privilégiez les sociétés ayant un MOAT 

Parmi les dizaines de milliers d’entreprises cotées en bourse, il en existe certaines qui présentent l’heureux avantage de posséder un avantage compétitif durable que l’on appelle "moat" en anglais qui peut être traduit par douve ou rempart. 

Warren Buffett en parle beaucoup dans ses meetings. Il désigne le fait qu’une entreprise creuse un fossé quasiment infranchissable pour la concurrence. C’est la capacité d’une entreprise à perdurer dans le temps dans un environnement concurrentiel grâce à un élément différenciant qui lui confère un avantage sur les autres sociétés. 

Le moat peut prendre plusieurs formes, ça peut être un savoir-faire inégalé, des barrières à l’entrée comme dans l’industrie aéronautique par exemple (Airbus vs. Boeing), les coûts de substitutions (l’effort que doit produire le client pour changer de fournisseur), un effet réseau, une économie d’échelle, une efficience opérationnelle, un positionnement dominant ou encore des actifs intangibles comme une marque forte ou des brevets. 

Les sociétés ayant un moat surperforment à long terme car elles ont généralement une capacité à négocier plus facilement leur prix auprès de leurs clients et de leurs fournisseurs, c’est qui leur permet de maintenir ou d’augmenter leur marge plus facilement, et donc à termes d’être plus profitables que leur concurrent, c’est qui amène une plus forte augmentation des bénéfices et donc du cours des actions à terme. 

Source : Morningstar & Zonebourse

J’explique ça en détail dans cet article. 

  1. Ne paniquez pas 

S'il est difficile de vendre lorsque les cours des actions sont élevés et que tout le monde est optimiste, il est encore plus difficile d'acheter lorsque le marché est au plus bas, que le pessimisme est généralisé et que peu de gens ont la confiance nécessaire pour s'aventurer à nouveau dans les actions. 

Chaque année a son lot de moments difficiles, et l’année 2022 n’a pas fait exception à la règle, loin de là comme vous l’avez remarqué. 

Les points rouges sur le graphique ci-après illustrent la perte intra-annuelle maximale subie sur les actions pour chaque année civile, soit la différence entre le point le plus haut et le point le plus bas du marché au cours de ces 12 mois. Il est difficile de prédire ces revers, mais des replis à deux chiffres des marchés sont une réalité la plupart des années. Les investisseurs de long terme doivent s’y attendre. 

Source : JP Morgan 

Il est normal que les marchés financiers traversent des périodes de volatilité. Il est donc important d’anticiper les difficultés plutôt que de réagir sous le coup de l’émotion une fois qu’elles sont là. Les barres grises illustrent la performance de l’indice MSCI Europe sur l’ensemble de l’année. On constate que, malgré les revers subis chaque année, les marchés actions ont continué à dégager des résultats annuels positifs dans la plupart des cas. 

La leçon à tirer est donc de ne pas surréagir : bien souvent, un revers du marché représente davantage une opportunité qu’une raison de vendre. 

Établissez des règles fermes pour garder votre portefeuille sur la bonne voie, surtout si vous vous surprenez à céder à l'émotion du moment. 

Warren Buffett est connu pour la citation suivante : "Soyez craintifs quand les autres sont avides et avides quand les autres sont craintifs." 

Finalement, le marché n’est-il pas le plus dangereux quand il semble le meilleur et le plus invitant quand il a l'air pire ? C’est à vous d’en juger mais la question se pose. 

Peter Lynch avait l’habitude de dire que "votre succès final dépendra de votre capacité à ignorer les inquiétudes du monde pendant suffisamment longtemps pour laisser à votre investissement le temps de réussir”. Ce n’est peut-être finalement pas le cerveau mais l’estomac qui détermine le sort d’un investisseur. 

18. Méfiez vous de vos biais cognitifs 

Votre pire ennemi en bourse, c’est souvent vous-même. Prendre le temps d’étudier ses biais cognitifs et ses émotions permet d’augmenter ses chances de réussite à long terme. Seuls les investisseurs avec des convictions peuvent tenir dans les moments de troubles du marché. Alors sachez ce que vous possédez et sachez pourquoi vous le possédez.

Source : Business Insider 

Par exemple, il existe un biais cognitif qui s’appelle l’Endowment effect (traduisez ça par “aversion à la dépossession”). Ce biais est basé sur l’hypothèse selon laquelle les personnes accordent plus de valeur à un bien qu’il possède comparé à un autre. Il en résulte que l’on préfère souvent garder nos opinions et nos actions plutôt que d’en changer, même si objectivement, ce serait la meilleure chose à faire. Investir consiste alors à mettre son ego de côté et à se concentrer sur les faits. 

J’explique plusieurs biais cognitifs en détail dans cet article. 

19. Fixez vous des objectifs 

Se fixer des objectifs (et les tenir) est capital pour réussir à long terme. 

La manière d’investir va changer selon votre objectif, votre horizon de temps et votre aversion au risque. 

Est-ce que vous investissez pour financer l’achat de votre résidence principale ? Est-ce que vous investissez pour prendre votre retraite plus tôt ou plus confortablement ? Est-ce que vous investissez pour léguer un patrimoine à vos enfants et petits-enfants ? Tous les objectifs sont différents et le plan d’investissement qui les accompagne l’est également. 

L’idée est de se fixer des objectifs SMART : 

  • Spécifique : Définir un but précis (exemple : "je souhaite prendre ma retraite à 55 ans"). 
  • Mesurable : Définir un indicateur de résultat (exemple : "j’ai besoin de mettre 500.000€ de côté pour y arriver"). 
  • Atteignable : Définir les étapes intermédiaires pour y arriver. 
  • Réaliste : Définir les moyens pour y arriver. 
  • Temporel : Se fixer une date limite et des échéances.

20. Utilisez des check-lists 

Afin de ne pas vous laisser influencer par vos émotions et vos biais cognitifs, utilisez des checks-lists. Quand l’entreprise les respecte, vous pouvez y aller. Quand elle ne respecte pas ces critères, passez votre chemin. 

  1. Lorsque vous doutez, inversez ! 

Et si nous autres, investisseurs particuliers, avions un avantage conséquent à long terme juste en essayant de ne pas être bête ? Juste en évitant les erreurs les plus simples qui ont fait leurs preuves à l’échelle de l'histoire boursière. 

C’est la raison pour laquelle je vous invite à pratiquer l’inversion avant chaque grande décision d’investissement. Au lieu d’essayer d’anticiper le marché et trouver ce que personne n’a encore vu sur les marchés, évitez les facteurs destructeurs de valeur pour votre portefeuille. Là où il y a plus à perdre à la baisse qu’à gagner à la hausse. Il est bien plus facile d'éviter les mauvaises actions que de trouver celles qui performeront le plus. 

Pour cela, regardons quelques erreurs classiques des investisseurs mais pourtant simples à éviter : 

  1. Acheter des sociétés non rentables (qui pourraient le rester encore longtemps). 
  2. Acheter des actions à la mode. 
  3. Ne pas comprendre ce qu’on achète. 
  4. Acheter des entreprises très endettées. 

En filtrant vos valeurs pour éviter les sociétés les plus endettées du marché, à la mode, en décroissance ou pas encore rentables, vous allez peut-être passer à côté d’une pépite de temps en temps mais vous éviterez surtout de nombreux cailloux dans la chaussure qui plombent la rentabilité d’un portefeuille. 

J’en parle plus en profondeur dans cet article sur Charlie Munger. 

  1. Restez dans votre cercle de compétence  

"L’important, ce n’est pas la taille du cercle, l’important c’est de rester dans le cercle" - Warren Buffett. 

Après rien n’interdit d’essayer d’agrandir le cercle en apprenant de nouvelles choses et en cultivant notre curiosité. Mais en général, les plus grandes erreurs des investisseurs se font en dehors de leur cercle de compétences. 

  1. Concentrez-vous sur ce que vous contrôlez 

Je crois qu’une image vaut mille mots. 

  1. Commencez le plus tôt possible 

Pour en revenir au principe des intérêts composés, investissez le plus tôt possible pour bénéficier de l’effet boule de neige. 

Le graphique ci-dessous nous montre le montant qu’il faut investir chaque mois en DCA (Dollar Cost Averaging) pour avoir 1 million d’euros à l’âge de 65 ans. Avec une performance de 8% par an (c’est la moyenne de l’indice MSCI World depuis 1987), une personne qui commence à 20 ans à mettre chaque mois de l’argent en bourse, doit mettre 207€ par mois pour obtenir 1 million d’euros à la retraite alors que si vous commencez à l’âge de 40 ans, vous devez mettre 5 fois plus d’agent tous les mois (1094€) pour avoir le même montant d’un million d’euros à 65 ans. 

La puissance des intérêts composés est telle que quelques années d’épargne et de croissance en moins peuvent suffire à faire une différence énorme sur vos résultats à terme. En démarrant à 25 ans et en plaçant 5.000€ par an dans un investissement à 5%, vous aurez obtenu près de 300.000€ supplémentaires à l’âge de 65 ans par rapport à un investissement commencé à 35 ans alors que vous n’auriez investi au total que 50.000€ de plus. 

Source : JP Morgan 

  1. Utilisez les bons outils

Utilisez les bons outils pour vous informer, apprendre la bourse, analyser des entreprises, trouver des opportunités et bien plus encore. Et pour ça, je vous renvoie aux trésors que l’on trouve sur le site Zonebourse.com