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NAGASAKI, Japon, 24 novembre (Reuters) - Le pape François a appelé dimanche à la fin des armes nucléaires, une technologie qu'il a qualifiée d'immorale lors d'une visite à Nagasaki puis Hiroshima, deux villes japonaises pratiquement rayées de la carte par la bombe A dans les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale.

"Ici même, dans une explosion incandescente de lumière et de flammes, tant d'hommes et de femmes, de rêves et d'espoirs ont été anéantis, ne laissant derrière eux qu'ombres et silence", a déclaré le souverain pontife au Mémorial de la paix d'Hiroshima.

François a également écouté le récit d'une survivante, âgée de 14 ans à l'époque, qui lui a décrit "une scène d'enfer" que "personne au monde ne peut concevoir".

Plus de 100.000 personnes sont mortes dans les deux villes martyres, Hiroshima et Nagasaki, frappées respectivement les 6 et 9 août 1945, et environ 400.000 autres ont succombé dans les semaines, les mois et les années suivants aux maladies provoquées par les radiations.

Avant l'étape d'Hiroshima, où l'accent a été mis sur le souvenir et l'émotion, le pape a prononcé un discours plus politique à Nagasaki.

"La possession d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive n'est pas la solution (au désir de paix)", a dit François à l'Atomic Bomb Hypocenter Park, point zéro de l'explosion de la bombe larguée le 9 août 1945.

"Notre monde est marqué par la dichotomie perverse de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d'un faux sentiment de sécurité soutenu par une mentalité de crainte et de méfiance", a déclaré le souverain pontife.

"La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d'anéantissement total", a-t-il poursuivi, dénonçant par ailleurs ce qu'il estime être un démantèlement des traités de non-prolifération.

(Philip Pullella, version française Arthur Connan et Simon Carraud)