New York (awp/afp) - La dépression qui frappe la Bourse de New York depuis le début du mois d'octobre s'est aggravée mardi avec un plongeon d'Apple, des entreprises liées à l'industrie pétrolière, et des groupes de grande distribution.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a lâché 2,21% à 24.465,64 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a abandonné 1,70% à 6.908,82 points, et l'indice élargi S&P 500 1,82% à 2.641,89 points.

En cette semaine de Thanksgiving où les variations du marché sont accentuées en raison du faible volume d'échanges, les indices ont affiché leur plus forte volatilité depuis la fin octobre et fait clôturer les indices S&P 500 et Dow Jones sous leur niveau de début d'année.

Le Nasdaq a quant à lui fini juste au-dessus, non sans avoir été fortement chahuté en cours de séance.

Membres pour la plupart de cet indice, les valeurs technologiques, qui ont fortement souffert en début de séance de la volatilité accrue, ont en effet récupéré une partie de leurs pertes en deuxième partie de journée.

A l'exception notable d'Apple.

Le fabricant de l'iPhone, qui a chuté de 4,78% mardi, a accumulé une baisse de 23,7% depuis ses plus hauts historiques d'octobre, acculé par une succession de notes d'analystes revoyant à la baisse leurs prévisions concernant les ventes du téléphone emblématique de la marque ou son cours de Bourse dans les semaines ou mois à venir.

Dernière en date, celle de la banque Goldman Sachs mardi qui a abaissé sa perspective sur le cours de l'action, trois semaines après que l'entreprise a dévoilé lors de ses résultats trimestriels des perspectives de ventes d'iPhone décevantes.

Malgré leur répit observé mardi, les autres stars technologiques des "FAANG" demeurent en forte baisse depuis leurs récents plus hauts: Facebook de 39%, Amazon de 27%, Netflix de 26%, et Alphabet (maison mère de Google) de 20%.

"On observe un véritable passage en revue des entreprises tech dans leur ensemble", ont indiqué les analystes de Charles Schwab.

Ralentissement de la croissance

"Elles sont désormais les victimes de ventes massives après avoir été massivement achetées", a observé quant à lui Patrick O'Hare de Briefing.

"Les inquiétudes d'un ralentissement généralisé, d'une valorisation trop élevée, et d'un contexte réglementaire plus dur pèsent", a-t-il ajouté.

Mardi, un autre secteur est venu souffler sur le braises de l'inquiétude à Wall Street: l'énergie.

Frappés par la crainte d'un pétrole trop abondant, les cours du brut ont plongé de plus de 6% et entraîné dans leur glissade les sociétés liées à cette industrie.

Membres de l'indice Dow Jones, les majors ExxonMobil et Chevron ont respectivement perdu 2,84% et 2,78%. La société de services pétroliers Schlumberger et le groupe parapétrolier Halliburton ont, quant à eux, plongé de 2,92% et 4,70%.

"La rapidité et l'ampleur de la chute ont surpris les investisseurs et n'ont laissé aucune chance aux entreprises du secteur", a observé JJ Kinahan, de TD Ameritrade.

Un troisième secteur a encore un peu plus écrasé les indices mardi, celui de la grande distribution après la publication de résultats trimestriels d'entreprises: Target a perdu 10,52%, Kohl's 9,23%, et Lowe's de 5,66%.

"Les raisons sont diverses mais comprennent la crainte de pressions sur les marges, de stocks élevés, de ventes plus faibles qu'anticipé à magasins comparables" a estimé Patrick O'Hare de Briefing.

Le secteur de la grande distribution est scruté de près aux Etats-Unis dans la mesure où les dépenses de consommation y représentent deux tiers de l'activité économique.

La chute de ces différents secteurs est de nature à relancer les interrogations sur un éventuel ralentissement à venir de la croissance aux Etats-Unis.

Ces craintes ont d'ailleurs "franchi les portes de la banque centrale américaine" (Fed), a noté Karl Haeling de LBBW.

"De récents commentaires suggèrent qu'elle voit de nombreux risques se développer pour la croissance", a-t-il ajouté.

Le nouveau vice-président de la Fed, Richard Clarida, a signalé vendredi que la croissance mondiale montrait des signes de ralentissement et que cela pourrait affecter de manière significative l'économie américaine.

afp/rp