New York (awp/afp) - La Bourse de New York se repliait jeudi peu après une ouverture en ordre dispersé, un regain d'inquiétudessur les négociations sino-américaines reléguant au second plan des résultats meilleurs que prévu de plusieurs grands noms de la cote.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,53%, à 27.040,97 points et l'indice élargi S&P 500 reculait de 0,44%, à 3.033,40 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,32%, à 8.277,43 points après avoir démarré en territoire positif.

Wall Street avait terminé dans le vert mercredi alors que la Banque centrale américaine (Fed) a, sans surprise, abaissé ses taux et signalé qu'elle allait désormais attendre avant de prendre toute nouvelle décision: le Dow Jones s'était apprécié de 0,43%, le Nasdaq de 0,33% et le S&P 500 de 0,33% pour finir à un record.

Les investisseurs ont notamment été rassurés par les commentaires du président de l'institution, Jerome Powell, soulignant qu'il n'y aurait pas de hausse de taux tant qu'il n'y aurait pas d'accélération significative de l'inflation.

Les comptes trimestriels de plusieurs poids lourds de Wall Street étaient par ailleurs reçus positivement par les courtiers jeudi: Apple s'affichait dans les premiers échanges en hausse de 1,70%, Facebook de 2,80% et Starbucks de 0,70%.

Apple a notamment publié un chiffre d'affaires meilleur que prévu, à 64,04 milliards de dollars, la forte progression des ventes de services et d'accessoires permettant de compenser le fléchissement des ventes d'iPhone.

Facebook de son côté continue d'attirer plus d'utilisateurs dans le monde et de croître plus rapidement que les prévisions des investisseurs, malgré les tensions qui se multiplient avec les autorités et de nombreux dirigeants politiques.

"Hélas, l'élément perturbateur préféré du moment est de nouveau à la manoeuvre (ce jeudi) pour expliquer la réaction sans éclat du marché à des nouvelles par ailleurs plutôt de bonne tenue: Bloomberg rapporte que les autorités chinoises doutent qu'un accord commercial global puisse être conclu", remarque Patrick O'Hare de Briefing.

"Cela ne veut pas forcément dire qu'on ne parviendra pas à un accord sur la +phase 1+ de l'accord mais il y a apparemment des réserves sur la possibilité d'aller plus loin tant que les Etats-Unis n'abandonneront pas les tarifs douaniers et continueront à exiger que la Chine effectue des changements structurels pour le faire", ajoute l'expert.

Twitter sous pression

Comme pour calmer le jeu, le président américain a toutefois indiqué sur Twitter quelques minutes avant l'ouverture de la séance que le lieu où doit être signé l'accord partiel négocié récemment entre Washington et Pékin serait "annoncé bientôt".

Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping devaient initialement signer cet accord en marge d'un sommet des pays riverains du Pacifique mi-novembre au Chili, mais cet évènement a été annulé en raison de la crise sociale qui secoue ce pays.

Les investisseurs digéraient par ailleurs divers indicateurs sur la santé des deux premières puissances économiques mondiales, dont le recul en octobre de l'activité manufacturière chinoise à son plus bas niveau depuis huit mois.

Aux Etats-Unis, l'inflation aux Etats-Unis a légèrement ralenti en septembre sur un an, à 1,7% contre 1,8% le mois d'avant.

Le département du Commerce a également annoncé que les revenus des ménages avaient progressé un peu plus vite (+0,3%) que leurs dépenses (+0,2%) en septembre.

Sur le marché obligataire, le rendement sur le taux à 10 ans de la dette américaine baissait nettement, à 1,700% contre 1,772% mercredi à la clôture.

Parmi les autres valeurs du jour, Ford reculait de 0,29%. Le groupe a trouvé un accord préliminaire avec le syndicat UAW pour une revalorisation des salaires de ses employés américains, ce qui devrait lui éviter, en cas de feu vert de l'ensemble des salariés, une grève similaire à celle que vient de traverser General Motors (GM).

Le cigarettier Altria montait de 1,28% après avoir annoncé qu'il dépréciait d'un tiers --4,5 milliards de dollars-- son investissement dans Juul, une start-up qui a conquis les trois quarts du marché de la cigarette électronique aux Etats-Unis en quelques années mais fait face à un durcissement de la réglementation américaine sur le vapotage.

Twitter, qui a lancé un énorme pavé dans la mare en annonçant que le réseau social n'acceptera plus aucune publicité à caractère politique où que ce soit dans le monde, reculait de 2,59%.

Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler prenait 4,14% à New York. Le groupe, qui a confirmé son intention de fusionner avec son homologue français PSA, a annoncé jeudi avoir enregistré une perte nette de 179 millions d'euros au troisième trimestre mais a aussi confirmé ses objectifs pour 2019.

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