(Actualisé avec réaction du Vatican, derniers §)

MELBOURNE, 21 août (Reuters) - La condamnation du cardinal australien George Pell, ancien conseiller du pape François et ex-trésorier du Vatican, à six ans de prison pour des abus sexuels sur des mineurs a été confirmé mercredi en appel par la justice australienne.

L'ancien conseiller du pape a été reconnu coupable en mars dernier d'abus sexuels commis à la fin des années 1990 sur deux enfants de choeur alors âgés de 13 ans à la cathédrale St. Patrick de Melbourne, dont il était alors archevêque.

Il est le plus haut responsable catholique à avoir été jugé coupable de faits de pédophilie et risquait une peine pouvant aller jusqu'à 50 ans d'emprisonnement.

Ses avocats soutiennent que le verdict rendu en première instance ne repose que sur le témoignage d'une des deux victimes (la seconde est morte en 2014) et estiment qu'il est impossible que la décision des jurés ait été prise "au-delà de tout doute raisonnable".

La Cour d'appel de l'Etat de Victoria a cependant estimé mercredi que la condamnation était appropriée, deux des trois juges affirmant que la victime survivante "était un témoin convaincant, qui n'était clairement pas un menteur ni un mythomane et qu'il était un témoin de la vérité".

George Pell pourra prétendre à une libération conditionnelle après trois ans et huit mois de réclusion. Il sera alors âgé de 81 ans. Le cardinal peut encore faire appel de ce verdict devant la Haute Cour d'Australie, la plus haute juridiction du pays.

A l'extérieur du tribunal de Melbourne, des groupes de militants et des victimes d'abus sexuels ont applaudi à l'annonce du verdict.

"Aujourd'hui au tribunal, la Cour suprême, a déclaré:' Nous croyons la victime et nous maintenons le verdict du jury'", a dit à la presse Chrissie Foster, une avocate qui défend des victimes d'abus sexuels. "Personne n'est au dessus des lois."

Dans un communiqué publié quelques heures après le jugement, le Vatican a pris acte de la décision de la justice australienne tout en rappelant que le cardinal disposait encore du droit de présenter un nouvel appel.

"Alors que la procédure se poursuit, le Saint-Siège rappelle que le cardinal a toujours affirmé son innocence lors de la procédure judiciaire et qu'il dispose du droit de faire appel de la décision de la haute cour", indique le communiqué.

"En même temps, le Saint-Siège confirme avec l'Eglise d'Australie sa proximité avec les victimes d'abus sexuels et sa détermination à poursuivre, grâce aux autorités ecclésiastiques compétentes, les membres du clergé qui commettent de tels abus", ajoute le communiqué. (Sonali Paul et Lidia Kelly avec Philip Pullella à Rome; Arthur Connan pour le service français)