par Karen Freifeld et Kenneth Li

24 septembre (Reuters) - La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, est parvenue à un accord avec les procureurs américains pour mettre fin à la procédure pour fraude bancaire engagée à son encontre aux Etats-Unis, a-t-on appris de sources proches du dossier, ce qui devrait lui permettre de quitter le Canada.

Meng Wanzhou a été arrêtée en décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver, sur mandat des Etats-Unis, où elle est accusée de fraude bancaire et fraude électronique, notamment pour avoir trompé HSBC et d'autres banques sur des contrats négociés par Huawei en Iran en violation des sanctions américaines.

Nicole Boeckmann, procureure à Brooklyn, a déclaré qu'en concluant cet accord, "Meng Wanzhou a assumé la responsabilité de son rôle dans la perpétration d'un stratagème visant à frauder une institution financière mondiale".

L'accord ne concerne que Meng Wanzhou et les poursuites engagées contre Huawei demeurent en l'état, a déclaré le département de la Justice.

Vendredi, lors de l'audience, à laquelle Meng Wanzhou a assisté depuis le Canada, le procureur adjoint David Kessler a indiqué que le gouvernement américain allait demander l'abandon des charges retenues contre elle si elle respectait toutes ses obligations en vertu de l'accord.

Il a ajouté que Meng Wanzhou serait libérée sous caution personnelle et que les Etats-Unis prévoient de retirer leur demande d'extradition auprès du Canada.

Meng Wanzhou a plaidé non-coupable des charges retenues contre elle. L'un de ses avocats, William Taylor III, s'est dit "très content" de l'accord, ajoutant "nous nous attendons à ce que l'acte d'accusation soit rejeté avec préjudice après quatorze mois. Maintenant, elle sera libre de rentrer chez elle pour être avec sa famille".

Ce règlement mettrait fin à l'un des nombreux contentieux qui opposent les Etats-Unis et la Chine.

L'accord pourrait aussi ouvrir la voie à la libération de deux Canadiens, l'homme d'affaires Michael Spavor et l'ancien diplomate Michael Kovrig, qui sont détenus en Chine après avoir été arrêtés peu après la mise en détention de Meng Wanzhou.

En août, un tribunal chinois a condamné Michael Spavor à 11 ans de prison pour espionnage. (Reportage by Karen Freifeld et Kenneth Li, avec Chris Sanders et Edward Tobin; version française Camille Raynaud, édité par Bertrand Boucey)