À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 1,82% à 5.281,37 points. Le Footsie britannique a cédé 1,41% et le Dax allemand a perdu 1,78%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,76%, le FTSEurofirst 300 de 1,42% et le Stoxx 600 de 1,42%.

Alors que l'administration Trump avait fait des concessions dans le dossier Huawei, les tensions se sont à nouveau intensifiées à la suite d'une information selon laquelle Washington pourrait à présent empêcher Hikvision, un autre groupe chinois, de faire affaire avec des entreprises américaines.

Le japonais Panasonic s'est ajouté à la liste des entreprises qui ont décidé de moins se fournir chez Huawei, placé sur liste noire, voire même de couper les ponts.

Le ministère du Commerce chinois a déclaré jeudi que les Etats-Unis devaient corriger leurs erreurs s'ils souhaitaient reprendre les négociations commerciales avec la Chine pour mettre fin à la guerre des tarifs douaniers.

Les investisseurs craignent que les hausses de droits de douane et les autres mesures de rétorsion prises par les deux première économies mondiales freinent la croissance, en particulier dans un secteur des technologies habitué à une croissance forte.

Aux interrogations sur le commerce se sont ajoutés des indicateurs inférieurs aux attentes, alimentant à leur tour les inquiétudes sur la croissance économique mondiale. L'Allemagne, première économie de la zone euro, a connu en mai un recul de l'activité aussi bien dans les services que dans le secteur manufacturier.

Pour l'ensemble de la zone euro, les indices PMI "flash" n'ont pas été plus encourageants puisque la croissance dans le secteur privé s'est légèrement accélérée au mois de mai mais pas autant qu'attendu.

VALEURS

En Bourse, ce regain d'aversion au risque a surtout pénalisé les secteurs de l'énergie (-3,39), de l'automobile (-2,95) et de la technologie (-2,5%).

A Paris, STMicroelectronics (-5,67%) et TechnipFMC (-4,47%) ont terminé en queue de peloton du CAC.

Continental, Valeo et Faurecia ont perdu entre 2,73% et 3,73%. Daimler, qui se traitait ex-dividende, a chuté de 6,89%.

Les cotations de Casino et de sa maison-mère Rallye ont été suspendues dans l'attente d'une probable annonce sur une restructuration de la dette de la cascade de holdings du groupe de distribution. Le titre Casino a été suspendu sur un repli de 6,40% à 27,94 euros, à un plus bas depuis septembre 2018.

A WALL STREET

A l'heure de la cloture européenne, Wall Street s'enfonçait dans le rouge, le Dow Jones cédant 1,45%, le Standard & Poor's 500 1,42% et le Nasdaq Composite 1,58%.

Parmi les titres les plus sensibles aux tensions commerciales, Apple perdait 2,06%, Boeing 1,72%.

L'indice S&P de la technologie cédait 2,06% et le secteur des semi-conducteurs 2,5%. Qualcomm, Nvidia et Micron Technology perdaient respectivement 3,23%, 3,75% et 4,1%.

Sur les 11 grands indices sectoriels S&P, celui de l'énergie accuse la plus forte perte (-3,34%) avec la chute des cours du brut.

CHANGES

Les tensions commerciales profitent aux devises jugées les moins risquées, notamment le yen (+0,67%) et le franc suisse (+0,54%).,

L'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence, se stabilise après avoir touché un plus haut depuis près d'un mois, et l'euro lui remonte à 1,116 dollar.

De son côté, le sterling a touché en séance un plus bas depuis janvier face au dollar, à 1,2603, avant de se ressaisir, en raison des interrogations sur le sort de la Première ministre britannique.

Citant des alliés de Theresa May, le quotidien The Times écrit qu'elle annoncera la date de sa démission vendredi.

TAUX

La perte d'attrait des actifs risqués attire les investisseurs sur le marché obligataire où les rendements sont en repli. Le 10 allemand a fini à -0,120% pénalisé par les indices PMI "flash" européens et l'indice Ifo.

Le rendement des Gilts à 10 ans est tombé à 0,985%, un creux de deux mois.

La courbe des rendements s'est à nouveau inversée entre le bon à trois mois et l'emprunt à 10 ans, ce qui est considéré comme le signal classique d'une récession en devenir aux Etats-Unis.

Le rendement du bon à trois mois cède deux points de base sous 2,36%, un plus bas depuis début décembre 2018, tandis que celui de l'obligation à 10 ans perd plus de six points de base à 2,326%, au plus bas depuis décembre 2017.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les rendements obligataires américains ont par ailleurs pâti de la publication de deux statistiques inférieures aux attentes: les ventes de maisons individuelles neuves ont baissé plus que prévu en avril et la croissance de l'industrie manufacturière a été en mai la plus faible depuis près de dix ans, suivant l'indice IHS Markit flash des directeurs d'achats.

PÉTROLE

Les cours du pétrole continuent de reculer en raison des craintes que font peser les tensions commerciales sur la demande mondiale de brut.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) chute de 5,24% à 58,3 dollars le baril, après avoir touché un creux de deux mois à 57,92. Le Brent cède 4,63% à 67,7 dollars le baril, un plus bas depuis le 1er avril.

MÉTAUX

Les cours du cuivre sont en baisse pour la cinquième séance de suite, l'aggravation des tensions sur le commerce pouvant nuire à la croissance économique et à la demande de métaux industriels.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga