San Francisco (awp/afp) - Activision Blizzard a passé un accord lundi avec une agence fédérale américaine prévoyant notamment des compensations financières pour les victimes afin de mettre fin à des poursuites pour "harcèlement sexuel, discrimination sexuelle et représailles", mais reste visé par d'autres enquêtes et plaintes.

Selon les termes de l'accord, l'éditeur des jeux vidéo Candy Crush et Call of Duty s'est engagé à créer un fonds de compensation pour les personnes éligibles, d'après un communiqué.

L'entreprise versera 18 millions de dollars, et l'éventuelle somme restante sera répartie entre des organisations caritatives qui luttent pour l'avancement des femmes dans l'industrie ou, plus généralement, oeuvrent en faveur de la diversité et de l'égalité.

"Des employés ont subi du harcèlement sexuel qui était grave ou généralisé", indiqué la plainte déposée plus tôt lundi, devant une cour californienne, par l'agence fédérale américaine en charge du respect des lois contre la discrimination au travail (EEOC).

Le groupe "avait connaissance, ou aurait dû avoir connaissance" de ces comportements.

Activision traverse une crise depuis que des employés se sont mobilisés pour dénoncer une culture d'entreprise "sexiste". Plusieurs dizaines d'entre eux s'étaient rassemblés, fin juillet, devant le siège de l'entreprise, pour dire leur ras-le-bol, un choix d'action très rare dans cette industrie.

"Je suis reconnaissant aux salariés qui ont courageusement fait part de leur expérience", a déclaré le patron Bobby Kotick, cité dans le communiqué.

"Je suis désolé que quiconque ait fait face à des comportements inappropriés et je reste engagé à faire d'Activision Blizzard un des lieux de travail les plus inclusifs, respectés et respectueux au monde".

Début août, le groupe s'était séparé d'un de ses dirigeants, directement nommé dans une plainte déposée fin juillet par une agence de l'Etat de Californie chargée d'enquêter sur les affaires en matière de droit civil.

Activision fait aussi l'objet d'une enquête de la part du régulateur américain des marchés financiers (SEC), afin de déterminer s'il a suffisamment communiqué sur les accusations de harcèlement et de discrimination.

Un syndicat du secteur, le CWA (Communications Workers of America) a par ailleurs annoncé il y a deux semaines avoir déposé une plainte contre Activision pour "intimidation" dans le cadre de la formation d'un syndicat de travailleurs au sein de l'entreprise.

L'industrie du jeu vidéo est régulièrement secouée par des scandales. Elle est souvent considérée comme un milieu dominé par une culture d'entreprise masculine, où les dérives sexistes et comportements déplacés sont fréquents.

afp/al