Washington (awp/afp) - L'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard, déjà bousculé par des accusations de harcèlement, est de nouveau la cible d'une plainte. Elle porte cette fois sur des intimidations dans le cadre de la formation d'un syndicat de travailleurs au sein de l'entreprise, a-t-on appris mardi.

Le syndicat du secteur, le CWA (Communications Workers of America) a annoncé dans un communiqué avoir "officiellement déposé une plainte (...) contre l'entreprise pour intimidation de travailleurs et atteinte au droit syndical". "Les travailleurs d'Activision Blizzard King ont lancé A Better ABK le 23 juillet", dans la foulée des lourdes accusations portées en justice par une autorité californienne contre l'éditeur de jeux vidéo, accusé d'avoir laissé s'installer discrimination et harcèlement.

Mais, déplore le CWA, "au lieu de répondre à ces demandes, la direction d'Activision Blizzard utilise des tactiques coercitives pour tenter d'empêcher ses employés d'exercer leurs droits de s'unir et d'exiger un lieu de travail plus équitable, durable et diversifié". "En tant que travailleurs, ils ont le droit de s'organiser pour un environnement de travail exempt d'abus, de discrimination et de harcèlement sexuel, et ce droit est protégé par le droit du travail fédéral", souligne le syndicat.

Le créateur du blockbuster "Call of Duty" avait été accusé fin juillet par une autorité californienne de favoriser une culture du harcèlement, sexiste et toxique, et d'inégalités de carrières. Une plainte a été déposée devant la Cour supérieure de Los Angeles.

"La direction aurait pu réagir avec humilité et avec la volonté de prendre les mesures nécessaires pour remédier aux conditions horribles auxquelles certains travailleurs d'ABK ont été confrontés. Au lieu de cela, la réponse d'Activision Blizzard (...) a été la surveillance, l'intimidation et l'embauche de briseurs de syndicats notoires", a dénoncé Tom Smith, l'un des responsables du syndicat, cité dans le communiqué.

Quelque 200 employés d'Activision Blizzard s'étaient, dans la foulée de cette plainte, rassemblés devant le siège du groupe à Irvine (Californie) pour protester. Le patron d'Activision Blizzard avait ensuite annoncé une série de mesures, et le responsable de la filiale Blizzard Entertainment, J. Allen Brack, nommé dans la plainte, a quitté le groupe.

L'industrie du jeu vidéo est régulièrement secouée par des scandales, souvent considérée comme un milieu dominé par une culture d'entreprise masculine, où les dérives sexistes et comportements déplacés sont fréquents. Le président Joe Biden a assuré depuis son arrivée à la Maison Blanche vouloir renforcer le syndicalisme.

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