New York (awp/afp) - D'anciens et actuels employés de l'éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard ont signé en masse une pétition qualifiant d'"odieuse et insultante" la réponse de la direction à une plainte accusant le groupe de favoriser une culture sexiste, rapportent lundi plusieurs médias américains.

Plus de 2000 personnes ont apposé leur nom sur cette missive, selon la chaîne CNN, près de 1000 selon l'agence Bloomberg.

Elles critiquent la réaction de l'entreprise aux poursuites engagées jeudi par une agence de l'Etat de Californie chargée d'enquêter sur les affaires en matière de droit civil, la DFEH, contre le créateur du blockbuster "Call of Duty".

L'agence y affirme que des femmes travaillant chez Activision Blizzard ont été régulièrement l'objet de discriminations sexistes et de harcèlement sexuel.

Elle évoque aussi le suicide d'une employée pendant un voyage d'affaires, où elle était accompagnée d'un superviseur masculin, pouvant être liée à du harcèlement sexuel.

"Catégoriser les affirmations qui ont été faites de +déformées et dans de nombreux cas fausses+ crée au sein de l'entreprise un environnement qui discrédite la parole des victimes", dénoncent les signataires de la pétition consultée par CNN.

"Prétendre qu'il s'agit d'un +procès vraiment sans fondement et irresponsable+, alors même que tant d'employés actuels et anciens prennent la parole pour évoquer leurs propres expériences de harcèlement et d'abus, est tout simplement inacceptable", ajoutent-ils.

"Cela jette également un doute sur la capacité de l'organisation à tenir les agresseurs responsables de leurs actes et à favoriser un environnement suffisamment serein pour permettre aux victimes de se manifester à l'avenir", déplorent-ils également.

Ils appellent la direction à diffuser des messages "reconnaissant la gravité de ces allégations et démontrant de la compassion pour les victimes de harcèlement et d'abus".

Activision Blizzard, qui comptait environ 9500 salariés fin 2020, n'avait pas dans l'immédiat répondu à une sollicitation de l'AFP.

afp/al