Ankara bloque pour le moment l'élargissement de l'Alliance atlantique à la Finlande et à la Suède, qui en ont fait la demande en réaction à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, en accusant ces pays de soutenir des groupes considérés comme "terroristes" par la Turquie.

Les dirigeants des autres pays membres de l'Otan espèrent que le président Recep Tayyip Erdogan va lever son veto lors du sommet de trois jours qui s'ouvre mardi à Madrid, afin de ne pas fragiliser la posture de fermeté adoptée par les Occidentaux face à la Russie et à la Chine.

"Nous sommes prêts à ce qu'il y ait une évolution positive aujourd'hui, mais cela pourrait prendre plus longtemps", a dit Ann Linde au quotidien Svenska Dagbladet.

Sauli Niinisto s'est montré plus prudent, évoquant une meilleure compréhension mutuelle sans se prononcer sur l'issue des négociations, avant de s'entretenir plus tard dans la journée à Madrid avec Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, et la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson.

"Le sentiment général, c'est que les discussions se sont mieux passées, ce qui devrait signifier que la compréhension est meilleure de chaque côté", a-t-il déclaré à la presse à propos des négociations menées au niveau diplomatique.

Avant son départ pour la capitale espagnole, le président turc a prévenu que la Finlande et la Suède devraient démontrer par des actes, et pas seulement des paroles, qu'ils prennent en compte les préoccupations exprimées par Ankara.

(Reportage Anne Kauranen à Helsinki et Simon Johnson à Stockholm, rédigé par Stine Jacobsen ; version française Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey)