Bern (awp/ats) - Le président de l'Association suisse des banquiers (ASB) Herbert Scheidt considère l'affaire d'espionnage du Credit Suisse comme un cas isolé. Pour lui, il n'y a aucune nécessité d'intervenir. "Nous ne sommes pas des arbitres", a-t-il dit à la radio alémanique.

La réaction du président du Conseil d'administration de la banque, Urs Rohner, est "rassurante", a affirmé samedi M. Scheidt dans l'émission "Samstagsrundschau" de la SRF. M. Rohner avait présenté ses excuses mardi dernier et estimé que la surveillance de l'ancien banquier du CS, Iqbal Khan, était "erronée et disproportionnée".

"Je pense que nous devrions accepter ces excuses", a ajouté M. Scheidt. De son point de vue, Credit Suisse a finalement agi correctement et proprement. "Nous regrettons aussi ce qui s'est passé et nous nous tournons désormais vers l'avenir", déclare le président des banquiers helvétiques.

Pas de risque systémique

Selon lui, il s'agit d'un cas isolé qui devrait donc être considéré comme tel. Herbert Scheidt ne voit pas la nécessité d'intervenir, écartant tout risque systémique pour le milieu bancaire en Suisse.

A la suite de cette affaire d'espionnage autour de son ancien banquier vedette Iqbal Khan, Credit Suisse a enregistré cette semaine le départ avec effet immédiat de son directeur opérationnel et du responsable de la sécurité. Le patron Tidjane Thiam en revanche n'aurait pas eu connaissance de l'initiative avant que celle-ci ne soit terminée et a donc été épargné.

Selon le rapport publié mardi après l'enquête confiée au cabinet d'avocat Homburger par le conseil d'administration de Credit Suisse, le directeur opérationnel (COO) Pierre-Olivier Bouée a ordonné au responsable de la sécurité de la banque de surveiller Iqbal Khan le 29 août, dès l'annonce du passage de ce dernier au concurrent UBS.