PARIS, 16 juin (Reuters) - La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a laissé entendre dimanche qu'elle pourrait briguer un jour le suffrage des électeurs tout en excluant de se présenter aux élections municipales de l'année prochaine.

Ce professeur et médecin, pressentie un temps pour diriger la liste de la majorité présidentielle aux élections européennes avant que Nathalie Loiseau ne lui soit préférée, a expliqué qu'elle voulait d'abord "faire ses preuves" en menant à bien les réformes en cours du système de la Santé et de la petite enfance.

"Je voudrais que les Français me jugent sur mes actes, sur mes réformes et ma capacité à faire. Et si tout cela se passe bien, peut-être que je me présenterai devant les électeurs. Je commence par faire avant de demander quoi que ce soit", a-t-elle déclaré lors de l'émission le Grand Rendez-Vous organisée par Europe 1, en partenariat avec CNews et Les Echos.

La ministre issue de la gauche, désormais membre du parti présidentiel La République en marche (LaRem), a exclu de se présenter à un scrutin dès l'an prochain.

"Je ne suis pas candidate aux municipales. Je ne sais pas si je ferai de la politique. En général, (...) j'essaie d'éviter de mettre la charrue avant les boeufs. Je pense que quand on veut continuer à faire de la politique, il faut à un moment se présenter devant des électeurs. Je souhaite être jugée sur des actes", a-t-elle dit.

Elle a précisé que, pour les municipales à Paris, elle voterait pour le candidat qui sera investi par LaRem, se disant "déçue" et pas "totalement satisfaite" du bilan de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, mais a dit ne pas être favorable à un système de primaires pour désigner ce candidat.

"Les primaires, dans les autres partis lorsque ça a été mis en oeuvre, n'ont pas favorisé l'apaisement, ça n'a pas été un succès", a déclaré Agnès Buzyn.

L'ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, est présenté comme le favori à l'investiture de LaRem pour les municipales dans la capitale, mais quatre de ses rivaux, Cédric Villani, Anne Lebreton, Hugues Renson et Mounir Mahjoubi, ont choisi de faire front commun contre lui. Ils signent une tribune commune dans le Journal du Dimanche pour critiquer la procédure en cours, trop opaque à leurs yeux.

La ministre de la Santé n'a pas voulu dire si elle serait candidate aux élections régionales en 2021.

"Attendez de voir comment se passent les réformes que j'ai à mener", a-t-elle dit. "J'essaie d'abord de faire mes preuves en réformant." (Danielle Rouquié, édité par Henri-Pierre André)