LIBREVILLE, 12 janvier (Reuters) - Le président gabonais Ali Bongo, absent du pays depuis deux mois et demi pour raisons de santé, a nommé samedi un nouveau Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, pour tenter de ressouder sa base électorale quelques jours après l'échec d'une tentative de putsch.

Les auteurs du coup de force de lundi ont été capturés ou tués dans les heures qui ont suivi la brève prise de contrôle du siège de la radio nationale par des officiers mutinés, mais cette tentative a révélé au grand jour le mécontentement croissant face à un gouvernement affaibli par l'absence d'Ali Bongo.

Celui-ci se remet actuellement au Maroc d'un AVC survenu le 24 octobre alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite.

Dans un décret lu par le secrétaire général de la présidence samedi en début de matinée à la radio nationale, le chef de l'Etat nomme Julien Nkoghe Bekale à la tête du gouvernement en remplacement d'Emmanuel Issoze-Ngondet, qui était Premier ministre depuis 2016.

La nomination de Nkoghe Bekale, personnalité politique de 56 ans qui a occupé plusieurs postes ministériels depuis 2009, marque un retour à la tradition initiée par le père d'Ali Bongo, Omar Bongo, consistant à choisir le chef de gouvernement parmi les Fang, la plus importante communauté ethnique du pays.

L'absence d'Ali Bongo suscite des questions sur son aptitude à continuer d'exercer ses fonctions, même si le gouvernement assure que sa convalescence se passe bien.

Dans une allocution enregistrée le 31 décembre au Maroc, le président, qui a 59 ans, s'est exprimé avec des difficultés d'élocution et a semblé incapable de déplacer son bras droit, autant d'aspects qui n'ont pas rassuré les Gabonais et qui ont été invoqués par les putschistes lorsqu'ils ont appelé la population à se soulever. (Gerauds Wilfried Obangome; Eric Faye pour le service français)