Londres (awp/afp) - Le cours de l'or a vu sa hausse ralentir sur la semaine, culminant à un sommet en un mois jeudi avant de finir vendredi à son niveau de lundi.

Le métal précieux a profité au fil de la semaine des inquiétudes concernant la croissance mondiale, son sommet à 1.794,97 dollars l'once coïncidant jeudi avec la prévision d'une récession britannique en 2023 par la Banque d'Angleterre.

Par ailleurs, "la montée des tensions géopolitiques avec la visite controversée de Mme Pelosi à Taiwan a profité à l'or", valeur refuge, ajoute Han Tan, analyste à Exinity.

Les relations entre la Chine et les États-Unis sont au plus bas depuis des années après la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants.

Mais les gains de l'or ont été emportés par la baisse inattendue du chômage aux États-Unis vendredi, qui renforce l'idée que la Réserve fédérale américaine va de nouveau relever ses taux.

La perspective de taux plus élevés rendent les obligations d'État plus attractives, ce qui pèse sur l'intérêt des investisseurs pour l'or, autre valeur refuge.

Par ailleurs, "il y a une résistance au seuil symbolique autour de 1.780-1.800 dollars qui empêche l'or de monter outre mesure", commente Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1.776,68 dollars, contre 1.765,94 dollars sept jours plus tôt en fin de séance.

Le zinc en forme

Les cours du zinc se sont redressés sur la semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), atteignant jeudi leur plus haut niveau depuis plus d'un mois, la crise actuelle des prix de l'énergie constituant une menace considérable pour l'approvisionnement en zinc en Europe.

"La situation tendue de l'approvisionnement énergétique en Europe a entraîné une forte hausse du prix du zinc" jeudi, explique Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Le métal a bondi de plus de 5% sur la séance, sa hausse la plus marquée depuis mars, atteignant 3.554 dollars la tonne, un plus haut depuis fin juin.

Selon les analystes, le pic enregistré jeudi est lié à Glencore, le géant suisse du négoce des matières premières, qui a souligné dans ses résultats du premier semestre l'étroitesse du marché, et mentionné la probabilité de nouvelles réductions de la production européenne.

"L'entreprise a déjà mis en veilleuse une de ses fonderies de zinc en Europe", affirme Carsten Fritsch.

"Ses autres fonderies de zinc en Europe ne réalisent pratiquement aucun bénéfice à l'heure actuelle, ce qui signifie que de nouvelles réductions de production pourraient être envisagées", poursuit-il.

L'Europe représente environ 30% de la production de métaux hors Chine, selon les analystes de Sucden Financial.

Sur le LME, la tonne de zinc pour livraison dans trois mois s'échangeait à 3.469,00 dollars vendredi vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), contre 3.308,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cacao se maintient

Les cours du cacao ont flanché dans la semaine, pris dans les craintes de récession mondiale érodant la demande, en parallèle d'une offre excédentaire, avant de tenter de se reprendre.

"Il n'y a pas de contrainte sur l'offre et les craintes de récession ont le potentiel de freiner la demande", explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les analystes de Sucden Financial soulignent également des "volumes forts".

L'offre devrait encore être excédentaire, freinant une remontée des prix, les conditions météorologiques maintenant la perspective d'une "grosse production en Côte d'Ivoire", "une bonne production en Afrique de l'Ouest pour l'année", mais aussi en Asie du Sud-Est, selon Jack Scoville, analyste de Price Group.

À Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.782 livres sterling vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), contre 1.760 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

À New York, la tonne pour livraison en décembre valait dans le même temps 2.369 dollars, contre 2.373 dollars vendredi dernier.

js-emb/LyS