Après un premier semestre plutôt décevant, l'activité économique de l’Allemagne devrait se redresser plus fermement au troisième trimestre, grâce au desserrement des contraintes sanitaires et à une demande domestique plus robuste. L'accélération de la consommation privée et de l'investissement guidera cet essor permettant d'atteindre une croissance annuelle de 3,2% cette année, explique Crédit Agricole ECO. Cependant, la reprise pourrait être contrariée par les difficultés croissantes d'approvisionnement qui alimentent les pressions inflationnistes.

" Ces pénuries et problèmes d'approvisionnement ont pour principaux effets de renchérir le prix des biens produits dans la très grande majorité des entreprises (88%) et de rallonger le temps de production, selon le DIHK ", signale l'économiste Philippe Vilas-Boas.

Ils engendrent pour 43% des entreprises des pertes de chiffre d'affaires et une incapacité à satisfaire une demande pourtant forte. Un quart des sociétés va même jusqu'à baisser sa production pour ces motifs.

Face à ces difficultés, les deux tiers des entreprises répercutent sur leurs tarifs le surcoût lié au renchérissement de l'approvisionnement. Plus de 64% d'entre elles cherchent à faire appel à d'autres fournisseurs et à reconstituer des stocks prévisionnels.

Certaines entreprises (17%) sont contraintes à des mesures de travail restreint et 8% d'entre elles souhaitent déplacer certains sites de production plus près de leur sphère commerciale, afin de s'approvisionner plus efficacement et à moindre coût.

" Ces nouvelles contraintes poussent à une réflexion sur des chaînes de la valeur qui seraient moins polarisantes pour les entreprises et moins dépendantes de la production asiatique et en particulier chinoise ", conclut Philippe Vilas-Boas.