Cet indicateur, calculé à partir d'un échantillon de quelque 7.000 entreprises, est ressorti à 112,9 contre 112,4 en mars (révisé de 112,3), au plus haut depuis juillet 2011.

Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un indice de 112,5.

"L'économie allemande croît avec force", déclare le président de l'institut Clemens Füst, dans un communiqué.

Le jugement des chefs d'entreprise sur la situation actuelle s'est considérablement amélioré mais leurs perspectives pour les six prochains mois sont un peu moins optimistes.

Le sous-indice mesurant les conditions actuelles a en effet progressé contre toute attente, à 121,1 contre 119,5 en mars et 119,2 attendu.

Le sous-indice des anticipations à six mois a en revanche reculé à 105,2 après 105,7 en mars. Il était attendu à 100,7.

L'enquête de l'institut Ifo a été réalisée au cours de la première quinzaine d'avril, avant le premier tour de l'élection présidentielle française à l'issue duquel Emmanuel Macron a viré en tête devant Marine Le Pen dimanche.

CYCLE VERTUEUX

L'économie allemande n'est pas affectée par les incertitudes politiques dans le monde, la menace du protectionnisme, les élections en Europe et les négociations sur le Brexit, a dit .

à Reuters Klaus Wohlrabe, économiste de l'Ifo.

Selon lui, la dégradation du jugement des chefs d'entreprise sur leurs perspectives est essentiellement liée au secteur de l'industrie et ne reflète en aucun cas un changement du sentiment de l'économie dans son ensemble.

"Je pense que nous verrons un très bon premier trimestre", a-t-il ajouté.

Le moral des chefs d'entreprise s'est amélioré dans la construction, la distribution et le commerce de gros, tandis qu'ils se sont montrés moins optimistes dans l'industrie.

Dans le domaine de la construction, le jugement sur la situation actuelle a atteint un nouveau pic, tandis que les anticipations sont restées globalement positives et que le niveau des commandes est excellent, a expliqué l'Ifo.

"L'indice Ifo a poursuivi sa récente poussée de croissance en avril, progressant pour le troisième mois consécutif, ce qui suggère que le cycle vertueux de l'Allemagne est reparti pour un tour", a déclaré Carsten Brzeski, économiste chez ING.

"Le seul point faible de l'économie allemande reste un investissement assez morose", a-t-il noté, ajoutant que le gouvernement devrait se concentrer sur les importations et soutenir davantage la demande intérieure, de préférence en stimulant les investissements publics et privés.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne a augmenté de 1,9% l'an dernier, le taux le plus élevé en cinq ans, grâce à une économie intérieure dynamique qui a pris le relais du commerce extérieur.

La production industrielle et les statistique d'exportation de janvier et février suggèrent que l'économie a encore accéléré au premier trimestre grâce à la hausse de la demande de voitures et de machines.

Les économistes s'attendent à ce que le taux de croissance trimestriel de l'Allemagne sur la période janvier-mars dépasse sensiblement celui de 0,4% enregistré sur les trois derniers mois de 2016.

La fédération de l'ingénierie VDMA a dit ce lundi qu'elle pourrait relever sa prévisions de croissance cette année si les premiers signes positifs du climat des affaires persistent et sont pertinents.

La VDMA prévoit une croissance de 1% de la production et des exportations cette année.

(avec Irene Preisinger; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Michael Nienaber