BERLIN, 24 juin (Reuters) - Le climat des affaires en
Allemagne s'est dégradé plus que prévu en juin, en raison de la
hausse des prix de l'énergie et du risque de pénurie de gaz dans
la première économie européenne, montre vendredi l'enquête
mensuelle de l'institut d'études économiques Ifo.
Son indice du climat des affaires a reculé à 92,3 après 93
en mai alors que les économistes et analystes interrogés par
Reuters prévoyaient en moyenne une baisse à 92,9.
La composante du jugement des chefs d'entreprise sur leurs
conditions actuelles d'activité a baissé à 99,3 après 99,6
(révisé) le mois dernier et celle mesurant l'évolution de leurs
anticipations recule également, à 85,8 en juin après 86,9.
"La hausse des prix de l'énergie et la menace d'une pénurie
de gaz préoccupent beaucoup l'économie allemande", a déclaré le
président de l'Ifo, Clemens Fuest.
Un effondrement de l'économie n'est toutefois pas vu comme
un risque dans l'immédiat.
"Malgré une incertitude accrue, aucune récession ne se
dessine pour le moment", a déclaré à Reuters Klaus Wohlrabe,
économiste à l'institut.
Alors que le moral s'améliore chez les prestataires de
services, surtout de l'hôtellerie-restauration, toujours sous
l'effet de la levée des restrictions anti-COVID-19, les
entrepreneurs dans leur ensemble sont plus pessimistes pour leur
situation actuelle et leurs perspectives, notamment dans la
distribution et l'industrie.
"L'industrie chimique en particulier est très inquiète", a
précisé Clemens Fuest en faisant référence à l'approvisionnement
en gaz dont cette branche est particulièrement dépendante.
L'Allemagne a activé jeudi le niveau 2 de son plan
d'urgence, qui compte trois niveaux d'alerte, sur
l'approvisionnement en gaz en raison de la réduction des
livraisons en provenance de Russie et de la flambée des prix.
Le niveau 2 est prévu lorsque le gouvernement estime qu'il
existe un risque élevé de pénurie de gaz à long terme.
La semaine dernière, l'institut économique Ifo a abaissé son
estimation de croissance du produit intérieur brut (PIB)
allemand à 2,5% en 2022, contre une prévision en mars de 3,1%.
Tableau
(Reportage Rene Wagner, rédigé par Paul Carrel, version
française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)