Berlin (awp/afp) - La production industrielle en Allemagne a chuté en décembre, touchée de plein fouet par la crise énergétique et la guerre en Ukraine, qui plombent l'activité, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Le secteur manufacturier a produit 3,1% de moins sur un mois en données corrigées des variables saisonnières, après une hausse révisée à la hausse, de 0,4% en novembre, a indiqué l'institut Destatis dans un communiqué.

La production a baissé bien davantage que ce que prévoyaient les analystes de Factset qui tablaient sur une baisse de 0,70%.

Par rapport à décembre 2021, déjà à un bas niveau en raison des pénuries et de la pandémie de coronavirus, elle plonge d'autant plus, reculant de 3,9%, selon Destatis.

Sur l'ensemble de l'année, la production industrielle a baissé de 0,6%.

Dans le détail, la chute est particulièrement marquée pour les biens intermédiaires, dont la production a diminué de 5,8 %.

La production de biens de consommation a augmenté de 0,3 %, tandis que la production de biens d'investissement est restée inchangée, a indiqué Destaits.

"En décembre, le ralentissement économique hivernal attendu dans l'industrie s'est concrétisé", a commenté mardi le ministère de l'Economie dans un communiqué.

L'industrie allemande est plombée par la guerre en Ukraine, qui entraîne perturbations sur les chaînes d'approvisionnement, hausse des coûts et envolée des prix de l'énergie.

Sont frappées de plein fouet les industries à forte intensité énergétique, comme la chimie, la métallurgie, le papier et le verre.

Ces secteurs ont vu leur production baisser de 6,1%, la perte dans l'industrie chimique atteignant même 11,2%. Sur un an, la perte pour ces branches atteint même 19,6%.

"L'ancien moteur de croissance de l'économie allemande begaie, et aucune amélioration n'est vraiment en vue", a commenté mardi Carsten Brzeski, expert pour ING.

La première économie européenne, qui dépend largement de son industrie exportatrice, a logiquement calé au dernier trimestre de l'année, son PIB chutant de 0,2%.

Toutefois, la chute de l'activité est moins lourde que prévu, grâce aux efforts de Berlin pour s'approvisionner en gaz liquéfié, aux aides publiques décidées par le gouvernement et à une relative amélioration des chaînes d'approvisionnement.

"Si jamais une récession survient, elle sera plus courte et moins dure", et sera "compensée par un retour de la croissance à partir du printemps", a récemment assuré le ministre de l'Economie Robert Habeck.

afp/lk