Francfort (awp/afp) - L'économie allemande a fini l'année 2019 en stagnation, son produit intérieur brut étant étal au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, toujours affecté par l'industrie, selon des données publiées vendredi par Destatis.

L'Office fédéral des statistiques a dans le même temps révisé à la hausse ses chiffres du troisième trimestre: le PIB a progressé de 0,2% au lieu de 0,1% annoncé initialement, toujours en données corrigées des variations saisonnières.

La croissance annuelle de l'an dernier a elle été confirmée à 0,6%, ce qui reste la pire performance depuis 2013, tandis que le premier trimestre 2020 s'annonce compliqué avec les effets attendus de l'épidémie du nouveau coronavirus, renommé covid-19.

L'industrie allemande entrée en récession fin 2018 ne cesse de décevoir, Destatis notant des investissements en équipements "nettement inférieurs" en fin d'année par rapport à ceux du troisième trimestre, alors qu'ils ont continué à progresser dans la construction.

D'octobre à décembre, la production industrielle a reculé de 1,9% par rapport au trimestre précédent, selon une statistique antérieure de Destatis.

Pour ne rien arranger, les dépenses de consommation tant privées que publiques ont elles "perdu leur élan après un très fort 3e trimestre", note l'Office statistique, sur fond de marché de l'emploi qui a tendance à stagner.

Des indicateurs avancés ont certes remonté la pente ces derniers mois, à l'exception de l'indice du moral des chefs d'entreprises IFO qui a reculé en janvier.

Mais l'épidémie originaire de Chine est venue contrarier le scénario de reprise en Allemagne, suggérant au contraire que cela va exacerber et prolonger le ralentissement de l'industrie.

Les perspectives de l'économie allemande pour 2020 "sont tout sauf bonnes", juge Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW. L'âge d'or sur le marché du travail n'en a peut-être plus pour longtemps et l'Allemagne a besoin d'un "nouveau modèle de croissance", ajoute-t-il.

L'épidémie liée au covid-19 va affecter une industrie allemande déjà mise à mal ces derniers temps par les conflits commerciaux entre Washington et ses principaux partenaires, mais aussi par des facteurs plus spécifiques comme la mutation forcée à l'électrique chez les constructeurs automobiles.

Alors que l'épidémie commençait à se propager, le gouvernement allemand avait lui relevé fin janvier sa prévision de croissance à 1,1% pour 2020.

afp/jh