Berlin (awp/afp) - La production industrielle a poursuivi son rebond en mai, en Allemagne, malgré les difficultés d'approvisionnement et la flambée des coûts de l'énergie, causés par la guerre en Ukraine, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Le secteur manufacturier, pilier de la première économie européenne, a grimpé de 0,2% sur un mois, après une hausse de 1,3% en avril, selon des chiffres révisés à la hausse par l'institut de statistique Destatis.

Il poursuit son rebond, après une lourde chute de 3,7% en mars, causée par le choc de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe en février.

L'indicateur fait un peu moins bien qu'attendu par les analystes financiers de la plateforme Factset, qui tablaient sur une hausse de 0,3%.

Sur un an, la production baisse de 1,5% en mai, a encore indiqué Destatis.

Dans le détail, la production industrielle est tirée par les biens d'investissements qui grimpent de 2,2%, tandis que les biens intermédiaires chutent de 0,4%.

La production de biens de consommation perd 0,9%, dans un contexte d'inflation élevée qui brime le pouvoir d'achat des ménages.

"C'est tout de même un petit plus et un chiffre correct, compte tenu des circonstances", commente Jens Oliver Niklash, économiste pour la banque LBBW.

La guerre en Ukraine touche de plein fouet l'activité industrielle allemande, fortement dépendante du commerce international, tant en matière d'approvisionnements que de débouchés.

Les confinements en Chine, liés à la stratégie zéro Covid de Pékin, freinent également le secteur, qui se fournit massivement dans ce pays.

Le secteur automobile, branche reine, est particulièrement touché.

Plusieurs constructeurs sont notamment touchés par le manque de composants essentiels produits en Ukraine, où les usines tournent au ralenti. Résultat : les immatriculations de voitures plongent en Allemagne, avec une baisse de 11,0% en mai, après 10,2% en mai et 21,5% en avril.

Ce ralentissement industriel met un frein à la reprise économique de l'Allemagne, entamée en début d'année.

Au premier trimestre, le PIB n'a ainsi augmenté que de 0,2%, après avoir chuté de 0,3% au quatrième trimestre 2021, plombé par la pandémie de coronavirus.

Et la Bundesbank, banque centrale allemande, a lourdement abaissé début juin ses prévisions de croissance pour 2022, tablant désormais sur une hausse de 1,9, contre 4,2% lors de ses projections de décembre.

Le gouvernement prévoit quant à lui une hausse de 2,2%, contre 3,6% en janvier.

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