Berlin (awp/afp) - Le taux d'inflation en Allemagne a de nouveau décéléré en mai, retombant à 0,6% sur un an soit son plus bas niveau depuis 2016, selon des chiffres provisoires publiés jeudi par l'institut Destatis.

Atteignant encore 1,7% en février, avant que n'éclate la crise du coronavirus, l'inflation avait baissé à 1,4% en mars puis à 0,9% en avril.

Sur un mois, les prix ont même reculé de 0,1%, sur fond de récession dans la première économie de la zone euro, et de niveau historiquement bas des prix du pétrole.

Les prix dans l'énergie ont ainsi chuté de 8,5% sur un an, alors que le cours du brut s'est effondré ces dernières semaines.

La hausse des prix dans les services reste stable en mai, au même niveau qu'en avril, à 1,3%, légèrement en dessous du niveau de mars, à 1,4%.

Les prix des denrées alimentaires continuent au contraire de flamber, de 4,5%, mais un peu moins rapidement qu'en avril (4,8%).

L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé comme référence par la BCE, affiche 0,5% sur un an, et 0,0% sur un mois.

Ce score s'éloigne toujours plus de l'objectif de la Banque centrale européenne d'une inflation "proche mais inférieure à 2%" dans la zone euro.

Le fort ralentissement économique de l'Allemagne, avec un recul de 2,2% du Produit intérieur brut au premier trimestre 2020, contribue à freiner la hausse des prix.

"Entre les prix bas du pétrole", et "les tensions déflationnistes, liées aux dommages infligés à l'économie", l'inflation allemande devrait "continuer à évoluer à la baisse dans les prochains mois", analyse Carsten Brzeski, économiste chez ING.

D'autant que le deuxième trimestre entre avril et juin pourrait voir le PIB chuter de 10%, du jamais vu depuis 50 ans, selon les principaux instituts économiques allemands.

afp/rp