Berlin (awp/afp) - Le moral des entrepreneurs allemands a de nouveau fléchi en novembre, affecté par les restrictions contre la seconde vague de Covid-19 qui freinent fortement la reprise économique dans le pays, selon le baromètre IFO publié mardi.
L'indicateur a perdu 1,8 points à 90,7 points sur un mois, selon ce sondage mensuel effectué auprès de 9.000 entreprises allemandes, et qui donne un avant-goût de l'activité économique.
"La seconde vague de coronavirus a interrompu la reprise économique en Allemagne", résume Clemens Fuest, président de l'IFO.
L'indicateur avait déjà perdu 0,7 points en octobre, ce qui avait mis fin à une hausse ininterrompue depuis avril.
L'Allemagne a en effet connu un fort rebond du PIB de 8,5% au troisième trimestre, après une récession historique de 9,8% entre avril et juin en raison du choc de la pandémie.
Mais la seconde vague de Covid-19 a conduit le gouvernement à prendre en novembre de nouvelles restrictions, fermant notamment bars, restaurants, lieux culturels et de loisirs pour un mois, ce qui a fortement freiné la reprise.
La composante du baromètre évaluant les attentes des entrepreneurs pour les six prochains mois se détériore de 3,2 points à 91,5 points.
L'indicateur mesurant l'appréciation de la situation actuelle ressort à 90 points, contre 90,4 points en octobre.
"L'indice IFO montre que les entreprises allemandes s'attendent à un hiver difficile", commente Fritzi Köhler-Geib, cheffe économiste de la banque publique KFW.
Les entrepreneurs des secteur des services (-3,1 points) et du commerce (-4,0 points) sont particulièrement pessimistes.
Seuls les patrons de l'industrie manufacturière font preuve d'optimisme, avec un IFO en hausse de 2 points sur un mois, alors que le marché chinois, dont dépend le secteur, croît de nouveau.
Pour aider ses entreprises en difficulté, Berlin a récemment prolongé jusqu'à fin juin 2021 ses aides d'urgence, sous la forme de prêts garantis pour les PME.
Berlin anticipe une récession de 5,5% en 2020, avant une reprise de l'activité de 4,4% en 2021 et de 2,5% en 2022, soit un retour à la dynamique "d'avant crise".
afp/lk