Patrick Kron s'était refusé jeudi dernier à commenter des articles de presse faisant état d'un possible intérêt d'Alstom pour un rachat de l'allemand REpower (détenu par le groupe indien Suzlon Energy), de l'espagnol Gamesa ou du danois Vestas.

"On est à l'écoute d'opportunités dans ce domaine aujourd'hui mais pas plus qu'hier et pas plus qu'il y a un an", a-t-il déclaré lundi à des journalistes.

"Notre stratégie est basée sur le développement organique", a-t-il cependant souligné.

Patrick Kron intervenait en marge de l'inauguration de la toute première éolienne offshore française au Carnet (Loire-Atlantique), sur un site terrestre où la machine, dotée des plus longues pales et de la plus puissante turbine au monde, sera testée en vue d'être ensuite exploitée dans le cadre d'un projet lancé par le gouvernement.

Trois consortiums, menés par EDF Energies nouvelles, GDF Suez et l'espagnol Iberdrola, ont dans ce cadre déposé leurs offres le 11 janvier auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), avant une présélection en avril et une attribution définitive des projets en 2013.

L'appel d'offres du gouvernement français porte au total sur 500 à 600 éoliennes réparties sur cinq zones, qui devraient représenter une puissance cumulée de 3.000 mégawatts (MW) et un investissement de 10 milliards d'euros.

"La filière industrielle doit aujourd'hui se structurer, se consolider et se mettre en marche. Car au-delà des besoins français, il s'agit également de répondre à l'engouement et au gigantesque marché d'Europe du Nord", a déclaré le ministre de l'Industrie et de l'Energie Eric Besson, présent à l'inauguration de la turbine d'Alstom.

"Des appels d'offres pour la construction de 40.000 mégawatts d'éolien offshore sont en cours de préparation pour la prochaine décennie à travers le monde. L'industrie française doit donc prendre une part importante de ces marchés", a-t-il ajouté.

Eric Besson a également confirmé qu'un deuxième appel d'offres pour des éoliennes offshore serait lancé dans la foulée des résultats du premier, pour lequel la CRE doit rendre un avis avant la fin du mois.

Associé notamment à EDF, Alstom prévoit la construction de quatre usines à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Cherbourg (Manche), avec 7.500 créations d'emplois au total avec ses partenaires (dont 5.000 autour de ses activités).

Le fournisseur conditionne toutefois son investissement d'une centaine de millions d'euros à l'obtention d'au moins trois des quatre champs d'éoliennes pour lesquels il s'est porté candidat.

L'Haliade 150 développée par le groupe - qui tire son nom des nymphes des mers de la mythologie grecque et dont les pales géantes mesurent 73,50 mètres - va alimenter en électricité près de 5.000 riverains.

Edité par Dominique Rodriguez

par Benjamin Mallet et Elena Berton