PARIS, 19 juin (Reuters) - Amnesty International a réclamé samedi l'ouverture d'une enquête sur Ebrahim Raïssi, présenté en Iran comme le vainqueur de l'élection présidentielle organisée vendredi, pour son rôle présumé dans des exécutions extrajudiciaires et dans la répression conduite en 1988 contre des opposants politiques.

L'Iran n'a jamais reconnu l'existence de cette répression massive et n'a jamais répondu aux accusations contre le régime. Certains dignitaires religieux ont toutefois parfois déclaré que les procès alors organisés étaient "équitales" et salué "l'élimination" de ceux qu'ils qualifiaient d'opposants armés.

Les circonstances entourant la disparition des victimes et celle de leurs dépouilles sont à ce jour un secret gardé par les autorités iraniennes, a déploré dans un communqué Agnès Callamard, la secrétaire générale de l'ONG.

"Nous réclamons toujours que l'implication d'Ebrahim Raïssi dans des crimes passés et présents soit l'objet d'une enquête conduite sous les règles du droit international, notamment par les Etats qui exercent une compétence universelle", a-t-elle déclaré.

Selon les médias d'Etat iranien, l'ultra-conservateur Ebrahim Raïssi a remporté le scrutin présidentiel de vendredi, devançant le seul candidat du camp modéré autorisé à se présenter et deux autres partisans de la ligne dure du régime. (John Irish; version française Nicolas Delame)