Amundi montre dans une étude que sacrifier un peu de liquidité dans un portefeuille, en investissant par exemple dans des actifs réels, est un "acte rémunéré". "L’attrait pour ces classes d’actifs est multiple : elles permettent de contourner l’environnement de taux bas, de se protéger contre l’inflation, de bénéficier de corrélations intéressantes, de capter des primes de liquidité... mais cela n’est pas tout. (...) Des portefeuilles diversifiés intégrant des actifs réels passent mieux les périodes de crise", explique Philippe Ithurbide, directeur Recherche, Stratégie et Analyse d'Amundi.

Le "sacrifice" est d'autant moins vain que le risque de liquidité est à mettre en regard de la principale caractéristique des actifs réels : ce sont des placements de long terme.

"Plus un investisseur a un horizon d'investissement court, et plus le risque de liquidité lié aux actifs réels "moins liquides" est élevé. Comme pour les actifs traditionnels, le risque de liquidité peut varier fortement dans le temps. Plus que pour les actifs traditionnels, les périodes de baisse de marché peuvent réduire considérablement la liquidité du marché. Comme pour les actifs traditionnels, le risque de liquidité peut également provenir d'autres sources, comme la couverture de change et les appels de marge qui lui sont associés", ajoute Philippe Ithurbide.

Parmi les actifs réels, la dette privée devrait connaitre un net engouement dans les années à venir

Sur cette base, Amundi conclut qu'une allocation de 30% en actifs réels (immobilier, private equity, dette privée, hedge funds, matières premières, ressources naturelles ou encore obligations indexées sur inflation) est optimale dans le cas d'investisseurs institutionnels. Pour les clients retail, la part optimale est sans doute plus faible (entre 5% et 10%), compte tenu notamment de la faible liquidité et de la part déjà très importante de l'immobilier dans la richesse financière des ménages (2/3 en France).

Pour l'heure, c'est plutôt le sous-investissement en actifs réels qui domine dans la gestion, note le directeur Recherche, Stratégie et Analyse d'Amundi. Mais, dans les années à venir, il s'attend à ce que quatre classes d'actifs réels fassent l'objet d'investissements plus ambitieux : le private equity (48% des investisseurs prévoient d'allouer une plus grande portion de leur portefeuille dans cette classe d'actifs contre 6 % qui prévoient de la réduire), l'immobilier (36% contre 10%), les infrastructures (53% contre 11%), et enfin la dette privée (62% contre 8%).

"La classe d'actifs hedge funds est la seule qui semble devoir être délaissée pour les années à venir (31 % des investisseurs prévoient des désinvestissements, contre 15 % qui prévoient d'investir davantage)", conclut l'expert d'Amundi.