Contexte
L'an passé les ventes d'hygiène-beauté en grandes et moyennes surfaces en France ont poursuivi leur décélération, en valeur (-1,8%) comme en volume (-2,1%). Sur les trois dernières années, le chiffre d'affaires a reculé de 470 millions d'euros selon le cabinet IRI. Cette tendance s'explique par deux facteurs : la déconsommation et la déflation. Le premier est lié aussi bien à l'inquiétude quant à la composition et la qualité des produits qu'au souhait de développer une consommation responsable. Quant au second facteur, l'IRI a constaté un recul de 1,5% pour l'hygiène-beauté alors que le prix moyen des produits de grande consommation s'est maintenu. Il prévoit une poursuite de cette tendance en 2019 car, avec la loi Egalim, les distributeurs sont encadrés quant aux prix et aux promotions sur l'alimentaire. Ils devraient donc miser sur des catégories non concernées comme l'hygiène-beauté pour attirer les consommateurs avec des prix bas et de fortes promotions.
Dans ce contexte défavorable, les ventes des cosmétiques bio s'en sortent bien. Ces produits représentent désormais 2,5% des ventes en valeur de l'hygiène-beauté.
Perspectives et enjeux
Les initiatives et innovations se multiplient dans le secteur des cosmétiques pour séduire les consommateurs. Le géant américain de l'hygiène Procter and Gamble était présent pour la première fois au CES de Las Vegas, le rendez-vous annuel de l'innovation. Il a dévoilé six produits autour de l'intelligence artificielle.
L'Oréal travaille, lui, avec des start-up pour renforcer les services qu'il offre à ses clients sur les canaux numériques. L'objectif est de réinventer l'expérience beauté à travers des technologies comme la voix, la réalité augmentée et l'intelligence artificielle, sur un secteur pour lequel la personnalisation est une des tendances fortes. L'Oréal va même lancer un fonds de capital-investissement, baptisé " BOLD " destiné à prendre des participations minoritaires dans des start-up innovantes, dans le marketing, le digital ou encore la distribution.