L'activité sur les huit premiers mois de 2022 est toujours en retrait. Les professionnels ont de sérieux motifs d'inquiétude pour les prochains mois. Le secteur de l'habillement pâtit d'un contexte particulièrement dégradé.

De grandes préoccupations
D'après la Fédération du commerce spécialisé, Procos, en octobre 2022, l'activité a reculé de 1,5% sur un an. Néanmoins l'activité de la beauté-santé (+ 5,2 %) et de l'alimentaire spécialisé (+ 3,5 %) sont dynamiques par rapport à octobre 2021. La fréquentation des points de vente a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable. Par rapport à octobre 2019, année pré-covid, la baisse de fréquentation est très forte (- 20,9 % en octobre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes avec un écart de quatre à cinq points.
Plusieurs motifs d'inquiétude existent pour l'avenir. Les acteurs subissent un effet ciseaux très important compte tenu de l'augmentation de leurs coûts d'exploitation alors que l'évolution de la demande est très incertaine. Très peu d'enseignes peuvent répercuter sur les prix de vente la hausse de leurs coûts. La fédération demande donc, entre autres, de limiter l'indexation de l'Indice des Loyers Commerciaux à + 3,5 % pour les loyers de toutes les entreprises en 2023. Elle invoque également une urgence absolue : plafonner le prix de l'énergie pour 2023 et rétroagir sur les contrats déjà signés pour éviter que le rythme de défaillances s'accélère.
Crise inédite de l'habillement
La faillite de Camaïeu a souligné l'ampleur des difficultés d'un secteur en crise depuis plusieurs années, et désormais fragilisé par un faisceau de facteurs  : une hausse des loyers plus rapide que celle des ventes, les remboursements de PGE alors que l'ensemble du commerce en a été le premier bénéficiaire avec 34 milliards d'euros d'encours, un bond du coût des matières premières (en particulier le coton et le polyester), une hausse du coût des transports ainsi qu'un dollar fort. Sur ce secteur ultra-concurrentiel, seules les enseignes attractives pourront pratiquer des hausse de prix pour préserver leurs marges. De nouvelles faillites pourraient donc survenir.