Contexte
La croissance mondiale du tourisme profite aux géants du secteur. L'américain Marriott International et le britannique IHG, respectivement leader et numéro trois mondial de l'hôtellerie, ont enregistré de solides résultats au premier semestre. Ainsi Marriott, qui a repris en 2016 Starwood Hotels & Resorts, a affiché un résultat opérationnel de ses activités hôtelières en hausse de 13% (avoisinant 1,35 milliard de dollars) pour un total de revenus de 10,35 milliards (+2,3%). IHG, qui regroupe notamment les marques InterContinental, Crowne Plaza ou Holiday Inn, a enregistré un profit opérationnel de ses hôtels en croissance de 10%, à 406 millions de dollars, pour un total de revenus de 2,1 milliards (+7,6%). Ceci dans un contexte de reconfiguration du secteur, avec l'apparition d'un nouveau géant. En effet, JinJiang International, le premier groupe hôtelier chinois et le numéro cinq mondial, poursuit son expansion. Après les rachats du français Louvre Hotel Group et de ses concurrents Plateno et Vienna, le groupe s'apprête à reprendre Radisson Hotel Group.
Perspectives & enjeux
Les acteurs de l'hôtellerie doivent revoir leur modèle économique face à la concurrence d'Airbnb. Associé à la start-up Hostmaker, Marriott a ainsi expérimenté la location saisonnière d'appartements à Londres, qui a été étendue à Paris, Rome et Lisbonne. Hostmaker gère 2.000 appartements pour le compte de propriétaires privés et institutionnels dans une vingtaine de villes. Avant lui AccorHotels et Hyatt ont choisi le même type de diversification en proposant des appartements et des villas haut de gamme. Néanmoins cette diversification n'est pas sans risques. AccorHotels a enregistré une provision pour dépréciation d'actifs de 246 millions d'euros, surtout liée à la plateforme Onefinestay et les services de conciergerie John Paul. Au deuxième semestre 2018, le résultat net de Hyatt a chuté de 24,6%, après 22 millions de dollars de dépréciations liées aux performances décevantes de la plateforme digitale Oasis Collections.