Dans une alliance inédite, regroupant un grand nombre d'acteurs du secteur, le secteur du médicament dénonce les mesures prévues par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023.

Un prix du médicament trop bas en France
Même si le gouvernement a prévu d'amender certains points dans le PLFSS pour 2023, les professionnels ont unanimement dénoncé l'impact des économies budgétaires de ce projet. Ils considèrent que l'accès des Français aux médicaments essentiels est pénalisé. Le prix du médicament sur le territoire est déjà  un des plus bas d'Europe et, en raison d'un prix insuffisant, des arrêts de production de certains médicaments pourraient survenir face à une inflation des coûts. Les acteurs soulignent qu'il y a quinze ans, les dépenses publiques consacrées aux médicaments s'élevaient à 24 milliards d'euros en France comme en Allemagne. Ces dépenses n'ont pas changé en France alors qu'en Allemagne elles atteignent désormais plus de 40 milliards. Les grands acteurs des génériques ont également lancé une alerte sur les remboursements de médicaments innovants donc chers, qui permettent notamment de guérir certains cancers.
Perte de vitesse de la recherche européenne
La recherche européenne perd du terrain face à la recherche américaine et chinoise. En vingt ans, la part de l'Europe a chuté de 41 % à 31 % dans la R&D mondiale. La part de la Chine a, elle, bondi de 1 % à 8 %. Quant aux Etats-Unis, qui ont supplanté l'Europe, en 2001 ils ne consacraient que 2 milliards d'euros par an de plus que l'Europe à la R&D, alors que désormais cet écart atteint 25 milliards ! Certains experts accusent les autorités européennes de ne pas avoir déployé des politiques efficaces. Il aurait ainsi fallu mieux cibler le financement de la recherche pharmaceutique via le programme " Horizon 2020 ". La France n'arrive qu'en dix-huitième position dans le financement européen en dépit de la qualité de sa recherche. A contrario les Etats-Unis concentrent les financements sur Boston et quelques centres d'excellence.