Analyse sectorielle Transport aérien
2017 a été une année record pour le trafic aérien mondial. D'après l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), près de 4,1 milliards de passagers ont été transportés dans le monde, un chiffre en hausse de 7,1% sur un an. En 2016, la progression avait déjà été de 6%. Le dynamisme des compagnies low cost, telles que Ryanair, soutient le marché. En France, selon les données de la Fnam (Fédération nationale de l'aviation marchande), alors que le trafic aérien français n'a jamais autant progressé depuis dix ans (164 millions de passagers l'an dernier, soit +6,1%), les compagnies françaises ne parviennent pas à capter cette croissance. Sur les cinq dernières années, elles ne se sont accaparées que 10% seulement de la progression. Depuis 2000, la part des compagnies françaises dans le trafic français a chuté, passant de 60% à 42% en 2017. Les professionnels regrettent une absence de soutien et de vision stratégique de l'Etat, et déplorent un environnement fiscal, social et réglementaire trop lourd.
Perspectives et enjeux
Suite à la hausse du prix du pétrole, l'Iata (Association internationale du transport aérien), a revu à la baisse les prévisions de bénéfices des compagnies pour cette année. Ces dernières n'ont pas augmenté leurs tarifs, alors que le kérosène représente environ 30% de leurs coûts. Leur rentabilité pourrait donc être significativement pénalisée. En Europe, où plusieurs compagnies ont disparu l'an passé (Air Berlin, Monarch Airline), la hausse du prix du pétrole pourrait conduire à la consolidation du secteur. Néanmoins l'optimisme des professionnels n'est pas entamé car, même revu à la baisse, le bénéfice net cumulé devrait atteindre 33,8 milliards de dollars, soit la quatrième meilleure performance du secteur. Les compagnies européennes devraient enregistrer le meilleur résultat de leur histoire, avec un bénéfice cumulé de 7,3 milliards de dollars. La croissance du trafic mondial devrait être encore en hausse de 7% en 2018.
