SKOPJE, 6 juin (Reuters) - Le président macédonien Gjorge Ivanov a annulé lundi les 34 dernières grâces qu'il avait accordées à des personnalités impliquées dans le scandale des écoutes téléphoniques à l'origine de la crise politique qui agite le pays, conformément aux souhaits de l'opposition, de l'Union européenne et des Etats-Unis.

La crise a éclaté en février 2015 quand l'opposition a accusé Nikola Gruevski, alors Premier ministre, et le chef des services de contre-espionnage d'avoir mis près de 20.000 personnes, dont des juges et des journalistes, sur écoutes téléphoniques.

Un accord négocié par l'UE prévoit l'ouverture d'une enquête sur le scandale et des élections anticipées, mais la crise a été relancée en avril par les grâces que le chef de l'Etat a accordées à 56 protagonistes de l'affaire.

Sous la pression internationale, un projet l'autorisant à revenir sur 22 de ces grâces accordées à des personnalités politiques a été adopté le 27 mai au Parlement. On Ignore si Nikola Gruevski et Zoran Zaev, chef de file de l'opposition, figurent sur la liste.

Dans un bref communiqué diffusé lundi, Gjorge Ivanov annonce donc qu'il a retiré sa grâce aux 34 autres bénéficiaires. "Au cours des dix derniers jours, nous avons été témoins de différentes interprétations de la décision concernant les grâces (...) J'ai par conséquent décidé d'annuler celles qui restaient", écrit-il.

Une procédure de destitution qui a peu de chance d'aboutir a été entamée à son encontre la semaine dernière au Parlement à l'initiative de l'opposition. (Kole Casule, Jean-Philippe Lefief pour le service français)