* Apple devait lancer une nouveauté après plusieurs années
sans
* Les premiers commentaires sur la montre sont prudents
* Ecrans plus grands avec l'iPhone 6
* Apple vient sur le terrain de Samsung
* L'action finit en léger repli
(Actualisé avec commentaires d'analystes)
par Christina Farr et Alexei Oreskovic et Deepa Seetharaman
CUPERTINO, Californie, 10 septembre (Reuters) - Apple
a dévoilé mardi une montre ainsi que deux iPhone, de
plus grande taille que les précédentes versions de son
smartphone vedette, son patron Tim Cook cherchant à relancer la
réputation d'innovation technologique du groupe.
La montre est le premier nouveau produit lancé par la firme
à la pomme depuis la tablette iPad en 2010 et depuis que Tim
Cook a succédé en 2011 à Steve Jobs, co-fondateur du groupe.
Connectée à un iPhone, la montre de nouvelle génération
pourra recevoir des appels et des messages, servir de
porte-feuille électronique mais également fournir des données
sur l'état de santé de son propriétaire grâce à des capteurs
spéciaux.
Les premières impressions sont mitigées. Certains estiment
qu'Apple va balayer la concurrence mais d'autres soulignent que
le fait que l'appareil doive être relié à un iPhone risque de
limiter ses ventes.
Vendue début 2015 à partir de 349 dollars (270 euros), soit
50 dollars de plus que la version la moins chère de l'iPhone 6
avec abonnement, ce prix élevé pourrait aussi s'avérer dissuasif
pour certains consommateurs. En version de luxe plaquée or, son
prix pourra atteindre 1.000 dollars, souligne Danielle Levitas,
analyste chez IDC.
Sony, Samsung, LG Electronics
et Qualcomm ont déjà lancé leur smartwatch,
mais sans grand succès jusqu'à présent.
"Les gens risquent de se gratter la tête avec cette montre,
notamment parce que pour l'utiliser avec succès et profiter de
ses fonctionnalités, vous devez aussi avoir un iPhone", commente
Daniel Morgan, chez Synovus Trust à Atlanta. "Je ne sais pas
s'ils vont dans la bonne direction avec cette iWatch."
La concurrence gardera toutefois l'oeil ouvert. Elle se
souvient qu'Apple a bouleversé l'industrie musicale avec ses
iPod et a précipité la chute d'un constructeur de smartphone
comme Blackberry, autrefois dominant.
"Pas aussi cool que je le craignais. Nick Hayek dort sans
doute un peu mieux ce soir", commente Jon Cox, analyste qui suit
les fabricants de montres suisses chez Kepler Cheuvreux à Zurich
en faisant référence au patron du groupe Swatch.
Le titre Apple a fini en légère baisse, de 0,37%, à 97,99
dollars sur le Nasdaq, après avoir gagné près de 5% avant la
présentation de la montre. L'action tend à monter avant un
lancement important pour ensuite reculer sur des prises de
bénéfice.
La montre ne devrait pas accroître fortement le chiffre
d'affaires d'Apple. Les estimations varient. Les spécialistes
d'IDC anticipent une demande totale de 42 millions de montres
technologiques en 2015. C'est le nombre d'iPhone que vend Apple,
voire plus, lors d'un bon trimestre.
Mais la pression était forte sur le premier groupe
technologique mondial pour qu'il surprenne à nouveau après
plusieurs années sans nouveaux produits, mis à part les
nouvelles versions de l'iPhone et de l'iPad. La perspective d'un
nouveau gadget avait attiré plus de monde que d'habitude à la
présentation au siège de Cupertino, avec, à côté des analystes,
des célébrités et des représentants du milieu de la mode.
Apple avait prévu de diffuser l'événement dans sa totalité
en ligne, avec une traduction simultanée en chinois. Mais la
diffusion a été interrompue au but d'une demi-heure. Les fans se
sont précipités sur Twitter pour faire part de leur frustration.
Quant aux deux nouveaux iPhone, ils seront équipés d'écrans
de 4,7 pouces pour l'iPhone 6 et 5,5 pouces pour l'iPhone 6
Plus. Le groupe californien espère pouvoir s'imposer sur un
segment jusqu'ici dominé par son concurrent sud-coréen Samsung.
Les trois opérateurs chinois le commercialiseront.
Chacun des nouveaux iPhone sera équipé d'un service de
paiement "Apple Pay", sécurisé, et d'une antenne de paiement
sans contact (near-field communication ou NFC).
"Apple Pay" sera lancé aux Etats-Unis le mois prochain et
permettra à ses utilisateurs de payer leurs achats avec leurs
téléphones portables au lieu de présenter physiquement des
cartes de crédit ou de débit. Parmi les partenaires de ce
nouveau service de paiement électronique figurent Disney
, Whole Foods et McDonald's.
Selon Barclays Capital, ce nouveau moyen de paiement donnera
accès à Apple à "l'une des plus importantes séries de données
concernant les transactions commerciales aux Etats-Unis".
L'iPhone 6 sera vendu à partir de 199 dollars avec un
abonnement de deux ans et l'iPhone 6 Plus à partir de 299
dollars avec abonnement.
(Juliette Rouillon et Danielle Rouquié pour le service
français)
© Reuters 2014