Le groupe dirigé par Tim Cook ne sera probablement pas le seul à lancer un avertissement sur ses objectifs dans les jours qui viennent. Mais le mouvement va contribuer à un ajustement nécessaire des attentes du marché sur le nouvel exercice. Pour l'heure, les anticipations paraissent encore excessives, ce qui ne fait que renforcer la nervosité des investisseurs. Des prévisions de chiffres d'affaires et de résultats 2019 plus en phase avec la réalité sont l'une des conditions sine qua non d'un retour de la confiance. Cela ne signifie pas que c'est la seule, car il faudra aussi purger une partie des aléas du moment : "shutdown" aux Etats-Unis, Brexit, négociations commerciales sino-américaines… La politique monétaire de la Réserve Fédérale ne semble plus être un obstacle : l'outil FedWatch du CME, qui se fonde sur les contrats à terme, montre qu'aucune hausse n'est plus prévue avant le printemps 2020 au mieux. Il y a encore quelques semaines, des scénarios à trois voire quatre hausses de taux en 2019 circulaient encore.
 
Ce matin en Asie, le Nikkei 225 a perdu plus de 2%, mais il s'agit essentiellement d'un ajustement puisque les places japonaises n'avaient pas encore démarré leur année boursière 2019. Le CSI 300 chinois et le Hang Seng de Hong Kong gagnent entre 1,5 et 2% à l'heure où nous écrivons ces lignes et le KOSPI coréen 0,8%. Cette reprise s'appuie en partie sur le démarrage à venir des discussions commerciales entre Washington et Pékin (la Chine a confirmé une visite de négociateurs américains dès lundi) et sur le plan de financement voté hier par le Congrès désormais à majorité démocrate aux Etats-Unis, qui constitue une première étape vers la levée du "shutdown" qui paralyse l'administration centrale du pays. Les "futures" de Wall Street sont d'ailleurs repassés dans le vert, mais on est loin d'une tendance ferme. Le CAC40 a démarré la séance sur un gain légèrement supérieur à 1%, à 4 659 points. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les PMI des services finaux du mois de décembre sont en vue pour les principales économies occidentales entre 9h15 (Espagne) et 15h45 (Etats-Unis). Entre les deux, les investisseurs s'intéresseront aussi aux chiffres de l'emploi allemands (9h55), à l'estimation de l'inflation de la zone euro en décembre (11h00, consensus +1,8%) et aux chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis (14h30, consensus 3,7% de taux de chômage et 178 000 créations d'emplois non-agricoles). Pour clôturer la semaine, Jerome Powell, le patron de la Fed, doit prononcer un discours à partir de 16h15 lors d'une conférence à Atlanta.
 
La paire EUR / USD évolue peu à 1,1395 USD. L'once d'or consolide ses gains de la veille à 1 294 USD. L'or noir se reprend de 0,9%, à 47,24 USD pour le WTI et à 56,08 USD pour le Brent. Le rendement de l'obligation d'Etat à 10 ans américaine remonte à 2,575%. Le 2 ans est à 2,41%. Le Bitcoin reste stable autour de 3 800 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Associated British Foods : Jefferies reste acheteur avec un objectif abaissé à 2 800 GBp.
  • B&M European Value Retail : Jefferies reste acheteur avec un objectif abaissé à 400 GBp.
  • Banca Monte dei Paschi di Siena : Société Générale reprend le suivi à la vente en visant 20 EUR.
  • DS Smith : Jefferies réduit de 440 à 330 GBp son objectif, en restant à conserver.
  • EssilorLuxottica : DZ Bank passe de vendre à conserver avec un objectif relevé de 105 à 111 EUR.
  • J Sainsbury : HSBC passe de conserver à alléger avec un objectif ramené de 300 à 230 GBp. Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit à 285 GBp.
  • M6 Métropole Télévision : Morgan Stanley réduit son objectif de cours de 14 à 11,40 EUR en restant à souspondérer.
  • Marks & Spencer Group : Jefferies reste acheteur avec un objectif abaissé à 310 GBp.
  • Scandic Hotels : SEB Equities passe de conserver à acheter et rehausse de 88 à 90 SEK son objectif.
  • Tesco : HSBC reste acheteur avec un objectif ramené de 290 à 265 GBp. Jefferies reste acheteur avec un objectif abaissé à 265 GBp.
  • TF1 : Morgan Stanley réduit son objectif de cours de 7,10 à 5,60 EUR en restant à souspondérer.
  • WM Morrison : HSBC reste acheteur avec un objectif ramené de 300 à 240 GBp. Jefferies reste acheteur avec un objectif abaissé à 265 GBp.
 
L’actualité des sociétés
 
Airbus aurait échoué à livrer 800 jets en 2018, malgré des lignes d'assemblage qui ont tourné jusqu'aux dernières minutes de l'année, selon Bloomberg. Le groupe aurait livré environ 790 appareils. Une nouvelle qui a pesé sur le titre mais qu'il faut relativiser au regard de la longueur des cycles aéronautiques. On gardera un œil sur le luxe alors que plusieurs analystes soulignent que la clientèle Apple est aussi celle qui achète d'onéreux produits aux grandes maisons françaises. Wendel a racheté 4,8% du capital de Stahl pour 50 millions d'euros, portant sa détention à 67%. Les actions font partie de la cession Clariant annoncée hier. JCDecaux a remporté la concession publicitaire digitale des aéroports de Kansai pour 10 ans. Bureau Veritas a créé un laboratoire d'analyses de produits alimentaires à Singapour, pour rayonner sur l'Asie du Sud-Est. Icade boucle la vente de l'immeuble Open pour près de 99 millions d'euros. Sword acquiert Magique Galileo, un petit acteur britannique. Dans les biotechnologies, Adocia, OSE Immunotherapeutics, Onxeo et Genkyotex ont communiqué.
 
Apple est menacé de revenir à la 4ème place des capitalisations américaines après son avertissement. Sur le marché automobile américain, Toyota a pris la seconde place du marché à Ford en décembre, derrière General Motors. Volvo va provisionner environ 7 milliards de couronnes (682 millions d'euros) pour prendre en compte les conséquences des émissions supérieures aux limites autorisées constatées sur ses poids lourds et bus, avec un impact immédiat sur le résultat opérationnel tandis que les charges en trésorerie s'étaleront sur plusieurs années. Coca-Cola a bouclé l'acquisition des cafés Costa auprès de Whitbread. Silver Lake et ses partenaires vont injecter 1 milliard de dollars dans Verily (Alphabet).